Explosion Trévise Paris 1280 Thomas SAMSON / AFP 1:32
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Matthieu Bock, édité par Anaïs Huet , modifié à
"Vétuste" selon un élu parisien, "en bon état" et régulièrement entretenu selon la Mairie de Paris et GRDF… Quel est vraiment l'état du réseau gazier de la capitale ?

Le réseau de gaz est-il en bon état ? C'est la question qui hante les Parisiens après l'explosion meurtrière de samedi, rue de Trévise, dans le 9e arrondissement. 

Ils avaient 27 et 28 ans. Deux pompiers sont morts lors de l'explosion rue Trévise à Paris

"La situation est préoccupante". À Paris, l'âge moyen du réseau est de 28 ans, soit trois ans de plus que la moyenne nationale. De quoi inquiéter Alexandre Vesperini, conseiller (DVD) de Paris et membre de la Commission de contrôle du gaz. "Je pense que la situation est préoccupante à certains endroits. À Paris, on compte 5.000 incidents liés au gaz par an. Il y a trois ans, dans le 6e arrondissement où je suis élu, nous avons connu une explosion qui ressemble fortement à celle de la rue de Trévise, due à une poche de gaz qui n'avait pas été identifiée", rappelle l'élu sur notre antenne.

"En tant que Parisien, je voudrais savoir si mon appartement et mon immeuble sont bien raccordés à un réseau de gaz qui est correctement entretenu", enjoint celui qui, dimanche, dans les colonnes du Parisien a déclenché une polémique en déclarant que le réseau gazier de la capitale était "un véritable boulet meurtrier". Une déclaration que la maire du 9e arrondissement de Paris a jugé "indécente", de la part d'un élu "voulant se faire de la publicité".

La vigilance des copropriétés. Pour Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris, il n'y a pas de polémique. Le réseau souterrain, géré par les pouvoirs publics, est en bon état mais le danger peut se trouver à l'intérieur des immeubles. "Le réseau horizontal est de bonne qualité, mais il faut surveiller le réseau vertical, c'est-à-dire toutes les liaisons qui, depuis le rez-de-chaussée d'un immeuble, alimentent les étages. Assez souvent, les incidents qui sont constatés concernent à presque 70% les colonnes montantes, et les branchements individuels pour près de 20%. Ça ne peut pas reposer uniquement sur GRDF. Il faut vraiment que les copropriétés aient un rôle proactif en la matière", enjoint l'élu.

"On voit bien que c'est à l'intérieur des immeubles qu'il y a les risques, notamment quand il y a des travaux. L'intervention d'artisans qui n'ont pas été formés à ça peut générer des problèmes", alerte Emmanuel Grégoire.

Le réseau régulièrement entretenu. De son côté, GRDF s'inscrit en faux. Christian Buffet, son directeur exécutif, affirme que le réseau est en bon état à Paris et que son entretien est une priorité. "On a investi 53 millions d'euros à Paris en 2017, dont plus de 70% pour la sécurité. Ça nous a permis de renouveler 41 kilomètres de réseau. On a 26 techniciens mobilisés tous les jours, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, pour assurer un haut niveau de sécurité", défend-il au micro d'Europe 1.

Mais à raison d'une quarantaine de kilomètres par an, le renouvellement complet du réseau prendrait une cinquantaine d'années, puisqu'en tout, ce sont plus de 1.900 km de tuyaux qui parcourent toute la ville.

 

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