Evaluations en CP : le gouvernement assouplit les consignes aux enseignants

Les élèves de CP auront des exercices qui ne seront pas les mêmes au niveau national (photo d'illustration).
Le gouvernement a assoupli mardi les consignes aux enseignants pour les évaluations demandées depuis cette année aux élèves en début de CP. © CHRISTOPHE SIMON / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Les enseignants auront davantage de latitude dans l'organisation des exercices proposés aux élèves.

Il s'agit d'un petit "rétropédalage", expliquent les syndicats. Le gouvernement a assoupli mardi les consignes aux enseignants pour les évaluations demandées depuis cette année aux élèves en début de CP. Nouveauté de la rentrée, l'annonce d'évaluations, avec des exercices centrés sur le français et les mathématiques, avait beaucoup irrité les syndicats, qui les critiquaient sur la forme et le principe.

Ne faire passer "qu'un partie des exercices". Dans une lettre du 18 septembre adressée à tous les professeurs de CP, le nouveau directeur général de l'enseignement scolaire (Dgesco), Jean-Marc Huart, leur laisse finalement une certaine liberté pour mener ces évaluations : "Pour cette première année de mise en oeuvre, vous avez la possibilité de ne faire passer qu'une partie de ces exercices", écrit-il notamment. "Il se peut en effet que vous jugiez certains exercices trop longs, difficiles ou éloignés du contexte pédagogique local", poursuit-il. Il ne s'agit pas d'évaluer "de manière exhaustive" les "compétences attendues au début du CP", est-il aussi précisé.

"Culture de l'évaluation". Pour Francette Popineau, secrétaire générale du premier syndicat des enseignants en école primaire, le SNUipp-FSU, cette lettre "invite à beaucoup de souplesse" et permet aux professeurs, "comme nous le souhaitions", d'adapter les tests à leur classe. Mais le syndicat reste inquiet : "Elle annonce une culture de l'évaluation." Or "certains pays, comme la Grande-Bretagne, qui s'était lancé dans des évaluations systématiques, ont abandonné car cela ne donnait aucun résultat", met en garde Francette Popineau. Dans la lettre, Jean-Marc Huart écrit en effet que "cette évaluation diagnostique n'est qu'une première étape du développement de la culture de l'évaluation dans les classes".

Les professeurs trouveraient les exercices "trop difficiles". Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa, parle de son côté d'un "rétropédalage bienvenu". "Mais on aurait pu s'éviter un atermoiement sur l'école, une désorganisation pédagogique en début d'année et une mauvaise polémique sur le CP". Selon lui, "cette lettre vient répondre à toutes les difficultés qui étaient anticipées par les enseignants". Mais elle arrive un peu tard : "Il y a beaucoup de questionnements sur les exercices, que les professeurs trouvent trop difficiles".