C'est devant ce collège de Saint-Chéron qu'a éclaté une rixe mortelle lundi. 1:23
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Gwladys Laffitte avec AFP, édité par Laetitia Drevet , modifié à
Deux adolescents de 14 ans sont morts dans l'Essonne lundi et mardi à la suite d'affrontements entre jeunes originaires de différentes communes du département. Ayant eu lieu à 45 km d'écart, à Saint-Chéron et Boussy-Saint-Antoine, les deux affaires ne semblent toutefois pas liées. 

Deux rixes mortelles en moins de 24 heures. Un adolescent de 14 ans est mort mardi à la suite d'un nouvel affrontement entre bandes de jeunes dans l'Essonne, au lendemain du décès dans ce département d'une collégienne de 14 ans, poignardée lors d'une bagarre entre mineurs. Les affrontements ont eu lieu dans deux villes différentes, Saint-Chéron lundi et Boussy-Saint-Antoine mardi, distantes d'environ 45 kilomètres. Les deux affaires ne semblent pas être liées, selon le parquet. 

Plusieurs jeunes connus de la police 

Six jeunes ont été arrêtés par la police pendant la rixe de mardi, tous âgés de 17 ans. L’un d’eux a d’ailleurs été légèrement blessé. Parmi les interpellés, deux sont déjà connus des services de police pour des faits de vol et de détention d’arme blanche. Pour rappel, le port d’un couteau, considéré comme une arme de catégorie D, est interdit aux mineurs. En avoir un sur soi pour mieux affronter une altercation ou un danger ne constitue pas un motif légitime en soi, même si c’est apprécié au cas par cas par les policiers. 

Les suspects sont domiciliés "pour la majorité" à Quincy-sous-Sénart. Parmi eux, un mineur de 17 ans, qui présentait "un traumatisme crânien, une fracture du nez, et des hématomes à la face", a été placé en garde à vue sous surveillance médicale. "C'est un ami du jeune décédé", a indiqué la procureure d'Evry, Caroline Nisand. Une septième personne se trouve en garde à vue dans cette nouvelle affaire. Agé de 15 ans, il se présente comme l’auteur des coups de couteau et s’est rendu de lui-même au commissariat mardi soir. Lui aussi est connu pour un fait de port d’arme blanche. 

30 à 40 jeunes lors de la rixe de Boussy-Saint-Antoine

La procureure de la République a également donné de nouveaux éléments sur les circonstances de la rixe, qui a opposé deux bandes "composées de 30 à 40 jeunes en uniformes noirs, armés de bâtons, de béquilles, de couteaux". "Sous toute réserve à cette heure, il était prévu que les plus âgés, 17 ans, laissent les plus petits de 13-14 ans se battre sous leur surveillance. Il ressort que les plus petits se sont battus, les plus grands étant en retrait. Parmi eux, celui qui a porté les coups de couteau est allé au contact. il s'est retrouvé encerclé et à porté deux coups de couteau" en direction des victimes. Un autre adolescent de 13 ans a en effet été blessé, mais ses jours ne sont plus en danger.

L'enquête a été confiée à la Sûreté départementale de l'Essonne des chefs de "meurtre sur mineur de 15 ans, tentative de meurtre sur mineur de 15 ans, et violences aggravées par deux circonstances, en réunion et avec armes".

Une rivalité entre communes à l'origine de la rixe de Saint-Chéron

Lundi, l’altercation avait éclaté aux abords du collège de la ville de Saint-Chéron, opposant une dizaine de jeunes de la commune à des adolescents de Dourdan. Une adolescente ayant reçu un coup de couteau au ventre était décédée dans la soirée à l'hôpital. Six jeunes âgés de 14 à 16 ans ont été placés en garde à vue et présentés à un juge, mercredi. L’arme du crime - un opinel - a été retrouvé et l'un des jeunes, âgé de 16 ans, a reconnu "son implication dans le coup mortel", a rapporté la procureure. Il était déjà connu pour deux infractions mais sans lien avec des faits de violences. Le parquet a requis son placement en détention provisoire pour meurtre sur mineur de 15 ans, violences aggravées et participation à un groupement en vue de commettre des violences.

À l'encontre des cinq autres mineurs, âgés de 14 à 15 ans, le parquet a proposé la qualification de violences aggravées et un placement sous contrôle judiciaire, avec interdiction de paraître en Ile-de-France et interdiction de contact avec les coauteurs, les victimes et leur famille.

L'adolescente tuée, dernière d'une fratrie de quatre enfants, était scolarisée en classe de troisième au collège de Dourdan, a précisé la procureure à la presse. Elle faisait l’objet d’un suivi éducatif par un juge pour enfant et venait d’être admise pour intégrer une classe relais", un dispositif d'accompagnement qui permet de lutter contre le décrochage scolaire. Selon le communiqué de la procureure, la rivalité entre des mineurs de Dourdan et de Saint-Chéron remonte à cet été "sur fond de messages, d'insultes et de provocations sur les réseaux sociaux".