Entre jeu de paume, banqueroute et trahison : d'où vient l'expression "faire faux bond" ?

jeu de paume
L'expression faire faux bon est née grâce au jeu de paume, l'ancêtre du tennis. © ERIC FEFERBERG / AFP
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Stéphane Bern
Dans la nouvelle émission d'Europe 1, "Historiquement vôtre", Stéphane Bern nous emmène tous les jours à la découverte des origines d'une expression ou d'un mot. Ce vendredi, il s'intéresse à la génèse de l'expression "faire faux bond". 

Stéphane Bern propose chaque jour, dans Historiquement vôtre avec Matthieu Noël, de partir à la découverte de ces expressions que l'on utilise au quotidien sans forcément connaître leur origine. Jeudi, l'animateur nous raconte la génèse de l'expression "faire faux bond".

Une expression née grâce au jeu de paume

La formule vient du jeu de paume, l'ancêtre du tennis, lorsqu'on s'attendait à ce que la balle aille vers la droite après un rebond, mais qu'elle se dirigeait vers la gauche. C'est un faux rebond. La personne qui fait faux bond est donc là où on l'attend pas. Au 16e siècle, période où l’expression apparaît pour la première fois, la signification diverge : on l’utilise alors pour dire "faire banqueroute". Faire faux bond faire alors référence au bon de paiement qui peut faire défaut en cas de faillite. Autre variante, on pouvait aussi utiliser "jouer un faux bon" en lieu et place du verbe trahir. 

On utilisait d'ailleurs cette expression pour les dames qui trompaient leur mari. Elles faisaient faux bond à leur honneur, comme si seul l'honneur de ces dernières étaient en jeu dans les ébats amoureux. 

Pour la petite histoire, à la place de faire faux bond, on dit "faire la poire" en Argentine, et "donner un gâteau" au Brésil et au Portugal. Quant à l'Allemagne, "on laisse quelqu'un dans le pique" lorsqu'on lui fait faux bond.