Strasbourg et la région Grand Est ont été fortement touchées par le coronavirus. 1:28
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Arthur Helmbacher, édité par , modifié à
Le Grand Est, l’une des régions les plus durement touchées par la pandémie, hésite entre le désir de pouvoir retrouver un peu de liberté, et la peur de subir une deuxième vague. "L’objectif n’est certainement pas d’avoir un afflux comme il y a un ou deux mois", prévient le docteur François Braun, qui dirige les urgences de Metz-Thionville.
REPORTAGE

Touché de plein fouet par la pandémie, le Grand Est appréhende le déconfinement. A quelques jours du 11 mai, les habitants sont partagés entre l’impatience de regoûter à un peu de liberté et la peur de subir une deuxième vague, dans une région qui a payé un lourd tribut. Le Grand Est, placé en rouge sur la carte du déconfinement, conservera toutefois certaines restrictions, comme la fermeture des parcs et jardins. Notre reporter a pris le pouls d’une région encore traumatisée.

"On a hâte d’aller dans les Vosges"

Pour François, un jeune professeur alsacien, ce déconfinement est une libération. "Être privé de sa liberté de circuler, je ne pensais pas que ce serait aussi dur. Je n’aurai plus à truander le monde avec cette fameuse attestation. 'L’assistance à personne dans le besoin' m’a permis de faire quelques balades", avoue-t-il.

Vicky, qui achève deux mois de confinement en appartement avec sa famille, est elle aussi soulagée. "Les enfants n’en peuvent plus, ils sont stressés et stressants. Ça a été très tendu entre nous cette semaine. On a hâte d’aller dans les Vosges pour faire une grande balade", se réjouit la jeune femme.

La crainte de certains habitants et des personnels soignants

Mais pour d’autres habitants, le déconfinement suscite une réelle appréhension. "Je ne pense pas sortir encore, je pense rester chez moi avant d’être bien sûre que tout soit terminé", témoigne une jeune femme. "On se donne encore un petit peu de temps pour voir comment va évoluer la situation", appuie une autre.

Les personnels soignants de la région sont, eux, sur le qui-vive. "On avait multiplié nos capacités de réanimation par trois. Il est possible de remonter vers ces capacités, mais l’objectif n’est certainement pas d’avoir un afflux comme il y a un ou deux mois", prévient le docteur François Braun, qui dirige les urgences de Metz-Thionville. Et l’urgentiste lorrain de marteler le même message, qu’il répète depuis des semaines aux habitants : "Gardez vos distances, lavez-vous les mains".