Certains Ehpad interdisent à leurs résidents, même vaccinés, de sortir. (Image d'illustration) 1:29
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Virginie Salmen, édité par Romain David
Dans un rapport publié mardi, la défenseure des droits s'inquiète de voir perdurer dans de nombreux Ehpad des atteintes aux libertés, notamment celle de déplacement, au nom du risque épidémique. L'ambiguïté du protocole sanitaire édicté par le gouvernement serait à l'origine de ces situations.

La défenseure des droits, Claire Hédon, tire la sonnette d'alarme sur la situation en Ehpad. Elle croule sous plus de 200 saisines depuis le début de la pandémie de Covid-19. Selon un rapport qu'elle a publié mardi, les droits fondamentaux des personnes âgées sont bafoués dans des centaines de maisons de retraite sur les 10.000 que compte la France. Il leur est notamment refusé jusqu'au simple droit de sortir ou de voir leurs proches.

"Un résident vacciné peut sortir quand il le souhaite, mais..."

Ce sont des situations déchirantes que recense notamment Sabrina Deliry depuis un an, pour son groupe de pression le "Cercle des proches aidants en Ehpad". Elle récolte des histoires et des prénoms : "Le papa d'Olivia n'a pas quitté son Ehpad depuis plus d'un an. Il est à Paris, dans un Ehpad privé qu'il paye très cher, et il n'a pas encore pu sortir sur le Champs de Mars où il se rendait régulièrement, alors qu'il est vacciné" rapporte-t-elle, a titre d'exemple, auprès d'Europe 1. "Le protocole stipule pourtant qu'un résident vacciné peut sortir quand il le souhaite, mais dans beaucoup d'Ehpad ce n'est pas le cas", déplore Sabrina Deliry.

Un protocole sanitaire ambigu

Pour Pascal Champvert, représentant des directeurs d'Ehpad de l'AD-PA, il y a un décalage énorme entre les annonces d'assouplissement du gouvernement et ce qui est écrit dans le dernier protocole sanitaire, très ambigu selon lui : "Il est indiqué que lorsque les salariés ne sont pas massivement vaccinés, aucun assouplissement ne peut être mis en place. Or, on sait aujourd'hui, même si la vaccination progresse, qu'ils ne sont pas massivement vaccinés. Cette simple petite phrase peut faire que, légalement, les directeurs d'établissements ne changent rien", pointe-t-il.

Actuellement, des sénateurs et députés planchent sur un "droit opposable aux visites" en Ehpad.