Hopital de Pointe-à-Pitre 1:32
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Stéphanie Sérac
La fin de l'obligation vaccinale pour le personnel soignant va-t-elle être mise en place ? La Haute Autorité de Santé estime que l'obligation n'est plus justifiée en raison de la situation sanitaire actuelle. Une nouvelle qui a fait réagir les soignants en Guadeloupe, qui ont perdu leur emploi pendant la pandémie de Covid. Ils demandent aujourd'hui une compensation.

La fin de l'obligation vaccinale pour les soignants est au cœur des discussions. Le ministre de la Santé, François Braun, s'est engagé à suivre rapidement l'avis de la Haute Autorité de Santé (HAS), qui estime que la dynamique de l'épidémie ne justifie plus cette obligation. Mais du côté des soignants guadeloupéens, on demande le versement des salaires non-perçus depuis leur suspension. En Guadeloupe, à Pointe à Pitre, c'est un village qui s'est installé depuis un an et demi : celui des personnels de santé suspendus qui ont refusé de se faire vacciner. Ils seraient encore près de 350, une situation unique en France.

Parmi eux se trouve Muriel. Elle vend des chips locales de Madère, pour arrondir les fins de mois. Il y a encore 18 mois, elle officiait dans une clinique privée comme assistante sociale. Elle fait partie du personnel soignant non-vacciné. "On fait comme on peut, on se débrouille, mais ce n'est pas pour ça qu'on ne veut pas retrouver notre travail", a-t-elle déploré à Europe 1. "On a des collègues qui ont perdu des maisons, des voitures. La décision de la Haute Autorité de Santé ne représente pas grand-chose. C'est un deuxième combat, la négociation de la reprise."

"L'État a fauté et doit payer"

Pour Gaby Clavier, délégué syndical UTS-UGTG au CHU de Guadeloupe, "l'État a fauté et doit payer". "L'arrêté doit s'accompagner obligatoirement par le paiement de tous les salaires qui n'ont pas été payés. Nous avons le total des sommes dues. Pour le moment, ça représente 7 millions d'euros. Donc nous sommes prêts à laisser ce dossier-là." Pour l'instant, le Centre hospitalier universitaire, qui est le principal interlocuteur, dit attendre les directives ministérielles et a jugé prématuré de parler de réintégration et de négociation.