En cas d'attentat de masse, "nous pourrions revenir à l'état d'urgence", indique Gérard Collomb

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avec AFP , modifié à
L'état d'urgence prend fin ce mercredi pour être remplacé par une loi antiterroriste. Dans ce nouveau cadre, une vingtaine de personnes seront assignées à résidence.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a estimé qu'en cas de "meurtre de masse", la France pourrait de nouveau avoir recours au régime exceptionnel de l'état d'urgence, qui prend fin mercredi pour être remplacé par une loi antiterroriste.

"Ce qu'on a pu connaître au moment du Bataclan". "S'il y avait un meurtre de masse - ce qu'on a pu connaître au moment du Bataclan - c'est possible qu'on soit obligé de le remettre mais nous allons faire en sorte que nous puissions gérer des situations de crise. Si elle devenait (la situation) extrêmement dramatique, nous pourrions revenir à cet état d'urgence", a-t-il affirmé mercredi à BFMTV. Le ministre a néanmoins ajouté qu'avec la nouvelle loi, "on sera aussi bien protégés" : "La loi que nous avons faite nous permet de gérer ce genre de situation, et surtout de prévenir un certain nombre d'attentats".

Assignation à résidence pour une vingtaine de personnes. Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs annoncé qu'une vingtaine de personnes seront assignées à résidence dans le cadre de la nouvelle loi antiterroriste alors que 41 personnes étaient assignées à résidence dans le cadre de l'état d'urgence qui prend fin mercredi. L'assignation à résidence "va concerner peut-être une vingtaine de personnes et ces vingt personnes nous allons les surveiller", a estimé le ministre de l'Intérieur sur BFMTV. Ces personnes devront "pointer tous les jours au commissariat ou une gendarmerie", a-t-il précisé, soulignant "qu'au départ de l'état d'urgence, il y avait des centaines de personnes concernées, aujourd'hui il y a un nombre relativement limité".

Instauré dans la foulée des attaques djihadistes du 13 novembre 2015 à Paris, les plus meurtriers jamais commis en France avec 130 personnes tuées, l'état d'urgence laisse place à une loi antiterroriste qui a été critiquée par des associations de défense des droits de l'Homme. Signée par Emmanuel Marcon lundi, cette loi pérennise plusieurs mesures de l'état d'urgence : elle renforce les pouvoirs de l'exécutif pour assigner quelqu'un (non plus à résidence, mais dans un périmètre au minimum égal à la commune) et réaliser des perquisitions à domicile. Les autorités peuvent aussi fermer un lieu de culte où se diffuseraient des idées incitant au terrorisme ou effectuer des contrôles d'identité près des frontières et des gares ou aéroports, le tout sans feu vert judiciaire, perquisitions exceptées.