Emeutes : 90 organisations classées à gauche appellent à des «marches citoyennes» samedi

Mathilde Panot
Dans le collimateur de ces 90 organisations, la loi de 2017 sur l'assouplissement des règles en matière d'usage des armes à feu par les forces de l'ordre. © QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP / Crédit photo : QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Ce mercredi, pour exprimer "deuil et colère" et dénoncer les politiques jugées "discriminatoires" contre les quartiers populaires, quelque 90 organisations classées à gauche appellent à "des marches citoyennes". Ces organisations mobilisées demandent que le "gouvernement prenne ses responsabilités et apporte des réponses immédiates pour sortir de l'affrontement".

Quelque 90 organisations classées à gauche, parmi lesquelles LFI, EELV, CGT ou Solidaires, appellent à "des marches citoyennes" ce samedi pour exprimer "deuil et colère" et dénoncer les politiques jugées "discriminatoires" contre les quartiers populaires, après la mort de Nahel qui a provoqué une vague d'émeutes dans toute la France. Ces organisations mobilisées "pour le maintien des libertés publiques et individuelles", demandent que le "gouvernement prenne ses responsabilités et apporte des réponses immédiates pour sortir de l'affrontement", selon un communiqué transmis mercredi par Solidaires.

"Une réforme en profondeur de la police"

Parmi la kyrielle de mesures demandées par ces syndicats, associations ou partis politiques figure "une réforme en profondeur de la police, de ses techniques d'intervention et de son armement". Dans le collimateur de ces 90 organisations, la loi de 2017 sur l'assouplissement des règles en matière d'usage des armes à feu par les forces de l'ordre dont elles demandent l'abrogation mais aussi l'inspection générale de la police nationale (IGPN) dont elles réclament le remplacement par un organisme indépendant. Elles veulent en outre "la création d'un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l'autorité administrative présidée par le Défenseur des droits".

Pour ces organisations, "les révoltes qui ont secoué les quartiers populaires" depuis la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué par un policier à Nanterre, sont la résultante d'un "abandon de ces populations" et "de décennies de dérives d'une politique du maintien de l'ordre". Elles mettent aussi en cause "le racisme systémique qui traverse l'ensemble de la société". Parmi les signataires du communiqué, figurent LFI, EELV, la CGT, la FSU, Solidaires, Amnesty International France, la LDH, Greenpeace France, des collectifs locaux des Soulèvements de la terre ou encore le Comité Vérité et Justice pour Adama.

En attendant les "marches citoyennes" prévues samedi, les organisations invitent à rejoindre les rassemblements et marches, "partout dans le pays" à partir de ce mercredi, "à l'exemple de la marche organisée par le Comité Vérité et Justice pour Adama, à Beaumont-sur-Oise, et de celle de la Coordination Nationale contre les violences policières du 15 juillet".