contrôle couvre-feu Lille Maximilien Carlier / Europe 1 1:28
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Maximilien Carlier, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
Quelque 12.000 policiers et gendarmes sont mobilisés partout en France pour faire respecter le couvre-feu entré en vigueur samedi. Nous avons suivi une équipe à Lille, entre contrôles et premières verbalisations. Reportage.
REPORTAGE

"Monsieur bonsoir, coupez le contact s’il vous plaît. Vous savez qu'il y a un couvre-feu en France ? Vous allez être verbalisé pour non respect du couvre-feu." C'était le premier grand test pour les quelque 12.000 policiers et gendarmes chargés de faire respecter le couvre-feu en France, qui concerne près de 20 millions de personnes. Sauf dérogation, interdiction de sortir entre 21h et 6h en région parisienne et dans 8 grandes métropoles, parmi lesquelles Lille, où Europe 1 a suivi les premiers contrôles.

En quelques minutes, les rues se sont vidées. Une chape de plomb est tombée sur la capitale des Flandres. Pour faire respecter le couvre-feu, une centaine de policiers était mobilisée dans la métropole lilloise. 135€ d'amende et contrôles des automobilistes et des piétons.

"J'ai aucun papier sur moi"

Ce qui amène parfois quelques tensions, comme ce dialogue entre une jeune femme et un policier : "Je suis SDF, j'ai aucun papier sur moi...vous voulez faire quoi ? - On vous demande de justifier d’une pièce d’identité et d’un justificatif. - J’en ai pas ! - D’accord, donc vous allez être verbalisée par les collègues qui sont là-bas". "Nous ne sommes pas obligés de croire qu'elle est SDF. Elle est maquillée, préparée… Je pense qu’elle est en train d'essayer de nous bluffer", constate Jean-François Papineau, patron de la police du Nord.

"Il est 21h10, vous voyez bien que je joue le jeu"

Dans les rues quasi-vides, il n'y a que des livreurs à vélo ou en scooters. Mais quelques kebabs et pizzerias restent ouverts après 21h, avec du monde à l''intérieur. "Moi j'ai des clients, je ne peux pas les tirer par le colback et les jeter dehors. Je leur ai dit qu’il fallait sortir ! Vous voyez bien que je joue le jeu. Il est 21h10. C'est déjà difficile pour nous, et pour 10 minutes, vous venez me... !", s'indigne un patron d'établissement. "Monsieur. Nous constatons qu’à 21h votre établissement n’est pas fermé. Nous tirons les conséquences de ce que nous constatons. On n'a rien d'autre à vous dire."

Une fermeté assumée, assure Michel Lalande, préfet des Hauts-de-France. "On a été dans la pédagogie la nuit passée. Ce soir, on n'est plus dans la pédagogie : on est dans les travaux pratiques." Dans l'ensemble, le couvre-feu a été respecté. Reste désormais à tenir sur la longueur.