Eliot Deval et vous - «En deux phrases on devient musulman» : Bruno Guillot, ancien imam salafiste, revient sur son parcours
Bruno Guillot a été au cœur de l'islam radical, avant de devenir catholique. Alors qu'il a grandi dans un univers éloigné de l'islam, il raconte la bascule dans la religion à l'âge de 15 ans. Il revient sur son parcours et sur les raisons de sa conversion dans l'émission "Eliot Deval et vous", ce vendredi 5 septembre.
Auteur du livre choc Adieu Soulayman - Itinéraire d'un imam salafiste, Bruno Guillot s'est confié sur son parcours dans "Eliot Deval et vous", ce vendredi 5 septembre. Né en Belgique en 1986 de parents français non pratiquant, il raconte son incroyable conversion à l'islam.
"Je n'avais aucune aptitude à m'intéresser ni à l'islam, ni aux musulmans de manière générale", insiste-t-il. En quête d'identité personnelle à l'adolescence, il se tourne alors vers l'islam, "une religion très prosélyte et très facile d'accès".
Une religion "très prosélyte"
Rien ne prédestinait Bruno Guillot à devenir imam. Lorsqu'il évoque l'environnement dans lequel il a grandi, son père, "très patriote", occupe une place centrale. "On a été éduqué dans l'amour de la patrie, l'amour de la France, des rois de France", relate-t-il. Mais il manquait des "éléments essentiels", selon lui, "comme l'amour d'un père vis-à-vis de ses enfants".
Adolescent, Bruno Guillot se passionne pour le football, mais comme de nombreux jeunes de son âge, il se pose des questions existentielles. C'est lors de cette crise identitaire, que son père l'abandonne. "Je finis par me recroqueviller sur moi-même et a m'ouvrir à d'autres personnes", témoigne-t-il. Sa rencontre avec une famille musulmane et sa découverte de l'"oumma", la communauté musulmane", est alors une révélation.
"À 15 ans et demi on a pas forcément les raisonnements que l'on a à 38 ans", explique-t-il. Se sentant reconnu et "valorisé", il se convertit et ce, très facilement, l'islam étant "une religion très prosélyte, mais aussi très simple d'accès". "En deux phrases on devient musulman", relate-t-il.
Islam des origines
Brusquement projeté dans un univers complètement étranger, il se met à apprendre la langue arabe et à s'investir. Il se rend en Egypte et se marie à 18 ans. "Et la je découvre un islam dans sa version la plus dure", témoigne-t-il. Devenu figure de proue des milieux salafistes, il se met à son tour à convertir des centaines de non pratiquants avant de se mettre lui-même à douter. En désaccord avec un islam radical, il finira par tout quitter.
Bruno Guillot explique aussi avoir vu ce prosélytisme se développer en Belgique et en France, avec un retour à ce qu'il appelle l'islam des origines, "c'est à dire l'islam des premiers siècles, ce qu'on peut appeler le salafisme". Pour lui, c'est cet islam qui "pose problème par rapport à l'époque actuelle". "Je fais cette distinction entre les musulmans qui aujourd'hui essaient de vivre leur foi correctement en France avec des lois, et qui s'intègrent, et ceux qui pratiquent l'islam des origines".
