Donner une fessée à son fils, une pratique "néfaste et d'un autre temps"

L'Assemblée nationale ainsi que le Sénat ont voté une proposition de loi visant à interdire les "violences éducatives ordinaires".
L'Assemblée nationale ainsi que le Sénat ont voté une proposition de loi visant à interdire les "violences éducatives ordinaires". © LOIC VENANCE / AFP
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Grégoire Duhourcau , modifié à
Le 20 février, Anthony expliquait sur notre antenne qu'il lui arrivait de donner des fessées à son fils. Son témoignage a choqué certains d'entre vous, engendrant de nombreuses réactions.

Le témoignage d'un auditeur dans l'émission d'Olivier Delacroix sur Europe 1, le 20 février dernier, a suscité plusieurs réactions. Anthony, 37 ans, expliquait qu'il lui arrivait de donner des fessées à son fils de 6 ans. "Je pratique un petit peu la fessée mais pas énormément. Je sais que ça peut déranger quand on dit qu'on met des fessées. Moi, je le dis sans aucun problème, mon enfant a des fessées. Ça reste un acte mesuré, ce n'est sûrement pas pour me défouler. C'est juste une petite tape sur les fesses pour dire : 'Maintenant, stop, ça suffit, tu as dépassé les bornes'", confiait-il sans remords.

Plusieurs d'entre vous ont été heurtés par ce témoignage. "Je comprends les parents dépassés, qui donnent une fessée car ils n'arrivent pas à sortir de leur modèle parental, quand le vécu instinctif rejaillit. Mais les parents qui assument sans chercher d'autre solution, franchement stop !", a notamment commenté Viviane, l'une de nos lectrices, sous l'article en question. "Ces pratiques sont néfastes et d'un autre temps", nous écrit également Sybille, "abasourdie" par le témoignage d'Anthony, dans un mail.

Une loi votée à l'Assemblée nationale et au Sénat

Et comme elle le précise, "les temps changent". Au mois de novembre, l'Assemblée nationale a voté une proposition de loi visant à interdire les "violences éducatives ordinaires", comme les fessées ou les gifles, avant d'être imitée par le Sénat au début du mois de mars.

"On n'éduque pas par la peur" et cette violence "prétendument éducative" a des "conséquences désastreuses sur le développement de l'enfant", a, de son côté, estimé la ministre de la Santé Agnès Buzyn. "Plus on est un guide doux mais cadrant, plus vos enfants le seront également", estime pour sa part Christelle, lectrice d'Europe1.fr. Pour Sybille, "nous devons accompagner les enfants, pas les faire plier ni les faire obéir. Il faut amener les enfants à coopérer".

"Ce père pense 'bien faire' pour l'éducation de son enfant ; il est crucial d'expliquer que ce n'est pas absolument pas le cas", écrit pour sa part Hélène, qui se dit "extrêmement choquée" par les propos du père de famille. Dans son témoignage, Anthony expliquait également ne pas comprendre "que l'on puisse avoir une éducation laxiste". "Vous pouvez lire "Parents efficaces" de Thomas Gordon, et vous découvrirez que ne pas frapper un enfant n'est pas synonyme de laxisme", répond Viviane.