Disparition de Steve : un témoin affirme avoir été écarté de l'enquête IGPN, qui réfute

Romain G. s'est dit prêt "s'il le faut, si on me cherche là-dessus", à "faire expertiser" les messages de l'IGPN.
Romain G. s'est dit prêt "s'il le faut, si on me cherche là-dessus", à "faire expertiser" les messages de l'IGPN. © LOIC VENANCE / AFP
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Europe1.fr avec AFP
Selon l'IGPN, ce témoin nantais avait été sollicité par mail. "Le mail je ne l'ai jamais reçu", a assuré de son côté l'intéressé.

Un participant à la Fête de la musique quai Wilson à Nantes, où a disparu Steve Maia Caniço, a affirmé avoir été écarté de l'enquête menée par l'Inspection générale de la police nationale, ce que réfute vendredi l'IGPN.

 

Selon l'IGPN, ce témoin nantais avait été sollicité par mail, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier. "Le mail je ne l'ai jamais reçu", a assuré de son côté à l'AFP ce témoin, Romain G. Son avocat, Me Pierre Huriet, s'est étonné auprès de l'AFP que "dans une affaire aussi sensible", l'IGPN "se contente d'envoyer un mail" alors que lors de sa déposition au commissariat, le témoin avait laissé toutes ses coordonnées.

Un mail de l'IGPN existe bel et bien... 

Dans ce mail daté du 28 juin, dévoilé par BFMTV et dont l'AFP a pris connaissance, le commandant de police chargé des investigations écrit : "Nous serions intéressés pour recueillir votre témoignage et éventuellement celui des personnes qui vous accompagnaient". Il est adressé à Romain G. et fait suite au signalement effectué la veille par celui-ci sur la plateforme internet de l'IGPN. "Si vous détenez des vidéos ou des photographies en lien avec cette intervention de police, nous serions également preneurs", ajoute l'officier, puis sollicite son numéro de téléphone.

Cette demande fait l'objet de quelques lignes dans la synthèse du rapport de l'IGPN rendue publique mardi et qui n'a pas pu établir de lien entre l'opération de police controversée et la disparition de Steve Maia Caniço, dont le corps a été retrouvé lundi. "En l'absence de coordonnées téléphoniques, un mail lui était adressé pour recueil de témoignage, auquel il ne donnait aucune suite", peut-on lire.

... Le témoin se dit prêt à le "faire expertiser"

Romain G. s'est dit prêt "s'il le faut, si on me cherche là-dessus", à "faire expertiser" ses messageries. Il a précisé avoir fait "le 27 juin un signalement IGPN à 10h58". "Je savais que j'allais recevoir des pressions si j'allais porter plainte contre la police auprès du commissariat forcément. Donc j'ai préféré arriver avec ce joker", a-t-il dit. Mais depuis "plus personne ne m'a donné de nouvelles".

Interrogé sur le rassemblement prévu samedi, Romain G. a confié qu'il n'avait "pas spécialement envie d'y aller". "Je crains une récupération, des casseurs. Je crains plein de choses", a-t-il dit. Comme il l'avait raconté à Presse Océan et au Monde, Romain G. est revenu, ému, sur cette soirée de la Fête de la musique. 

Selon lui, tout a commencé vers 4h30. "Je connais très bien les quais. En fait il y a des grosses pierres sur le quai, le bord de quai (...) puis ensuite il y a des pavés. Et donc c'est un souvenir que j'ai, clairement, c'est que quand je récupère ma compagne, au sol, c'est les gros cailloux. On était à quelques centimètres, à un pas, un grand pas et on était dans l'eau". Il a notamment raconté avoir "clairement" entendu des corps tomber dans l'eau. "Cela a duré 25 secondes, j'ai fait demi-tour avec ma compagne et on a couru vers le bord de route".