Des rivières françaises polluées aux détergents et aux insecticides, révèlent deux études

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Les concentrations de certains composés peuvent dépasser de 10, voire 100 fois les valeurs de seuils d'impact (Illustration). © PASCAL POCHARD CASABIANCA / AFP
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Europe 1 avec AFP
Deux études communes de l'Ineris et de l'office français de la biodiversité (OFB) menées sur 1.600 sites de rivières françaises entre 2016 et 2018, révèlent que plusieurs d'entre elles sont polluées par des détergents, des insecticides, des herbicides ou encore des médicaments.

Des rivières françaises sont polluées par des détergents, insecticides, herbicides et médicaments, avec des impacts possibles sur les milieux naturels et la santé humaine, selon deux études communes de l'Ineris et de l'office français de la biodiversité (OFB). Ces derniers ont évalué les concentrations de 141 contaminants organiques sur 1.600 sites sur des rivières françaises entre 2016 et 2018. Il en ressort que "la grande majorité (122) ne présentait pas de dépassement de seuils écotoxicologiques, ou de façon exceptionnelle sur un nombre limité de sites (moins de 5% des sites)", selon un communiqué commun.

Des effets néfastes sur la santé et l'environnement

Pour autant, "pour les 19 contaminants restants, des impacts chroniques ou des effets sub-létaux sur les populations aquatiques ne peuvent pas être exclus". "Ces contaminants sont essentiellement des résidus de détergents (jusqu'à 95% des sites avec dépassement des seuils), d'insecticides (jusque 40%), d'herbicides (jusque 25%) ou de médicaments (jusque 20%)", précise le communiqué.

"Sur quelques sites très contaminés, les concentrations de certains composés (résidus de détergents ou de biocides) peuvent dépasser de 10, voire 100 fois les valeurs de seuils d'impact chronique, laissant augurer de possibles impacts aigus sur la biodiversité locale", mettent en garde l'Ineris (Institut national de l'environnement industriel et des risques) et l'OFB.

Ces substances peuvent provenir d'usages domestiques, de l'industrie, de l'agriculture ou des transports et peuvent se retrouver dans la nature via les rejets des stations de traitement des eaux usées ou le lessivage des sols agricoles ou urbains par les pluies. Ces substances dites micropolluants "sont connues ou suspectées pour leurs effets néfastes sur la santé humaine ou sur les écosystèmes à très faible concentrations", selon le communiqué.