105 entreprises françaises s'engagent à allonger le congé rémunéré du second parent. 1:45
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Jean-Sébastien Soldaïni, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
105 entreprises françaises ont signé une charte proposant, à la naissance ou l'adoption d’un enfant, au moins quatre semaines de congé entièrement rémunérées au deuxième parent, le père le plus souvent. Une démarche qui change la donne, comme le souligne au micro d'Europe 1 Guillaume, père de deux enfants et qui a eu droit à six semaines de congé parental. 

L'exemple vient du secteur privé : 105 entreprises françaises s'engagent dans un "Parental Act" à étendre le congé rémunéré du second parent. Alors que le congé paternité reste aujourd'hui de onze jours consécutifs (week-end compris), ces entreprises, parmi lesquelles BlablaCar, le Groupe Duval ou encore AirCall, promettent au moins un mois payé à 100% à l'arrivée d'un enfant. Une démarche militante assumée depuis le 1er janvier et qui entend réduire les inégalités hommes/femmes dans un pays en retard sur le sujet. De grands groupes ont déjà fait ce genre d'efforts, mais quels en sont les avantages ? Europe 1 a rencontré un jeune cadre d'une grande entreprise de cosmétiques qui a eu droit à six semaines de congé parental.

Lorsque ce congé est arrivé, Guillaume, acheteur chez L'Oréal, était déjà papa d'un garçon de deux ans. Rester six semaines à la maison lui a permis d'apprendre à mieux gérer ses deux enfants mais surtout, il a pu soulager son épouse. "Le père s'implique, donc on a pu vraiment se partager les tâches tout de suite", estime-t-il. "Ça soulage, ça aide, mais pas que : l'enfant a besoin de ses parents présents à la maison, zens, et c'est une source de progrès."

"Plein de choses à apprendre"

"Il y a plein de choses à apprendre", assure le père, qui avec le recul se rend compte qu'un tel congé aurait été appréciable dès son premier enfant. "Quand on n'est pas à la maison, on prend du retard par rapport à la mère qui apprend tout plus vite, ce qui fait qu'on peut facilement se décharger sur elle..." Ce qui n'est plus le cas selon lui quand les deux parents s'impliquent.

Après six semaines d'absence passées à pouponner, il est formel, son retour au travail s'est fait sereinement. "Il n'y a pas une grosse frustration de retourner au boulot. On a bien profité pendant six semaines, donc il n'y a pas la frustration de se dire 'je vais au boulot, je suis en train de louper les moments avec mon enfant.'"

Guillaume en est convaincu, ce congé rallongé doit devenir la norme, pas seulement l'apanage de grands groupes comme le sien. En France, 19.311 salariés vont être concernés par cette nouvelle charte signée par les 105 entreprises. De son côté, le gouvernement de Finlande a annoncé hier travailler à donner la même durée de congé, 14 semaines, aux deux parents.