Delphine a perdu son conjoint brutalement : "Vous vous levez un matin et tout s’arrête"

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Léa Beaudufe-Hamelin
Depuis le décès brutal de son conjoint, il y a près d’un an, Delphine connaît des difficultés financières puisqu’elle n’a pas pu hériter de lui. Elle se heurte également au silence de ses beaux-parents depuis son décès. Sur "La Libre antenne" d'Europe 1, Delphine confie son chagrin à Olivier Delacroix.
TÉMOIGNAGE

Il y a près d’un an, Delphine a brutalement perdu son conjoint d’une crise cardiaque. Delphine n’a pas pu hériter de lui parce qu’ils n’étaient pas mariés. Elle se retrouve alors dans une situation financière délicate. Delphine rencontre également des difficultés avec ses beaux-parents qui ne lui parlent plus depuis le décès de leur fils. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Delphine se confie à Olivier Delacroix et dit vouloir tourner la page malgré son chagrin.

"J’ai perdu mon compagnon il y a dix mois. C’est excessivement dur. Il est mort d’une crise cardiaque foudroyante. Il avait 49 ans. Il avait un enfant de 23 ans et nous avons une fille de 7 ans et demi. J’ai aussi perdu une amie très chère il y a quinze jours. Elle était une de mes confidentes et m’a beaucoup aidée dans mon deuil. Elle est aussi partie d’une crise cardiaque à 55 ans.

" J’ai été obligée de faire un crédit pour ne pas perdre ma maison "

Mon compagnon avait une assurance retraite. Il me disait toujours : "Si je meurs, il y a ton nom à toi". Je me souviens encore lui dire d’arrêter de dire ça, puis le drame est arrivé. J’ai envoyé tout ce qu’il fallait, mais on m’a fait comprendre que nous n’étions pas mariés et que cette assurance revenait aux enfants. Mon conjoint a travaillé en Suisse, il avait droit à des allocations de 150 euros par mois. Son employeur m’a dit que cet argent serait renvoyé à la CAF suisse et que ce serait à moi de faire la demande pour le récupérer.

Je ne sais pas où il faut que je me dirige pour récupérer cet argent pour pouvoir rembourser le crédit que j’ai fait pour racheter les parts de notre maison à son fils. Je suis en invalidité en raison de problèmes de santé. J’ai été obligée de faire un crédit pour ne pas perdre ma maison. Son fils est très compliqué. J’ai reçu beaucoup de reproches. J’ai hâte que cette histoire se termine pour pouvoir tourner la page, ne plus penser au deuil, mais penser à demain.

" Ma belle-famille ne me parle plus depuis sa mort "

J’ai eu un long parcours. J’ai perdu mon papa il y a quelques années. J’ai perdu mon beau-frère qui a laissé un enfant de huit ans. Après, j’ai perdu mon propre compagnon. C’est lourd. Lors de ma première union, j’ai subi des violences verbales et physiques. J’ai un garçon de 25 ans qui a subi ma vie. J’étais folle amoureuse d’un homme qui était riche. Il avait un bar-hôtel-restaurant. Il est parti avec la serveuse, mon fils avait 14 ans.

Je pardonne, ça me permet d’avancer. Si je ne pardonnais pas, je serais méchante. Ce n’est pas mon rôle. Ma belle-famille ne me parle plus depuis que mon conjoint est mort. Ses parents ne sont pas venus aux obsèques. J’ai fait beaucoup d’efforts pour aller les voir. Sa maman a perdu un bébé de la jaunisse et un autre fils de 23 ans. Je peux comprendre son amertume. C’est une femme très dure. Elle est indifférente à sa petite-fille. Ça me fait excessivement mal.

J’ai décidé d’avancer, bien que j’aie très mal. Je me suis battue. J’ai racheté un bar en liquidation, que mon mari m’a aidée à remonter. On a acheté une maison ensemble. On ne pensait pas que la mort allait nous séparer. Ça faisait un an que je disais qu’il fallait que l’on se marie. Ça ne s’est pas fait et il est parti. Vous vous levez un matin et tout s’arrête. On perd les gens qu’on aime du jour au lendemain. C’est pour ça qu’il faut profiter et vivre ce qui doit être vécu."