Au terme d'une enquête interne, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris a reconnu une "série de dysfonctionnements". 3:14
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avec AFP , modifié à
Selon un premier rapport d'autopsie, la patiente morte 12 heures après son admission aux urgences de l'hôpital Lariboisière est morte "d'une défaillance respiratoire aiguë secondaire à un œdème pulmonaire". 

Micheline Myrtil, la patiente retrouvée morte sur un brancard en décembre près de 12 heures après son admission aux urgences de l'hôpital parisien Lariboisière, a succombé à un œdème pulmonaire, selon les conclusions du premier rapport d'autopsie rendu jeudi. Âgée de 55 ans, la patiente est morte "d'une défaillance respiratoire aiguë secondaire à un œdème pulmonaire (…) dans un contexte d'érythème diffus des téguments (rougeurs sur le corps, ndlr) pouvant faire évoquer une cause septique", écrit l'expert dans son rapport, demandant des examens complémentaires.

"Quelqu'un qui étouffe sur un brancard, cela fait du bruit". "L'autopsie confirme qu'elle est morte d'une détresse respiratoire", a commenté Eddy Arneton, l'avocat de la famille de la patiente, qui a déposé plainte le 14 janvier pour "homicide involontaire" et "non-assistance à personne en danger". "Madame Micheline Myrtil est morte étouffée dans d'atroces souffrances sur un brancard, seule, et sans avoir reçu le moindre soin. Il est évident qu'elle aurait pu être sauvée si elle avait été prise en charge suffisamment tôt par le personnel soignant de l'hôpital Laribroisière", dénonce Me Arneton chez Matthieu Belliard, jeudi sur Europe 1. "La famille demande qu'un juge d'instruction soit saisi pour homicide involontaire" à la place du parquet de Paris, dont l'enquête préliminaire pour "recherches en cause de la mort" se poursuit, a précisé l'avocat.

Sur Europe 1, Me Arneton charge l'hôpital. "Le rapport d'enquête indique que les effectifs étaient au complet le soir des fêtes. En revanche, ce que précise aussi ce rapport, c'est que dans la journée, il y avait un médecin qui était absent, ce qui aurait créé une surcharge de travail le soir. Dans ces conditions, j'aimerais savoir quelle a été la décision de l'hôpital quand il s'est rendu compte qu'un médecin était absent. Si l'hôpital est en inertie totale, est-ce que la faute n'est pas démontrée ?"

Des dysfonctionnements. Au terme d'une enquête interne, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l'agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France ont de leur côté reconnu à la mi-janvier une "série de dysfonctionnements", comme la "surveillance" défaillante de la patiente, son "identification" erronée ou encore un "délai de prise en charge très important", sur fond de sous-effectif chronique. Souffrant de céphalées et de douleurs aux mollets, la patiente avait été déposée aux urgences de Lariboisière par les pompiers à 18h40, le 17 décembre, puis reçue et orientée vers une salle d'attente par une infirmière, dans des conditions conformes "aux procédures du service et aux recommandations nationales", selon l'AP-HP. Appelée pour la première fois vers minuit, la patiente, qui n'a jamais répondu, a été considérée comme partie à 1h18 puis retrouvée morte à 6h20.