Justice 1:40
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Marion DUBREUIL édité par Olfa Ayed
Jeudi s’est ouvert le procès de Reda Hame devant la cour d’assises spéciale de Paris. Le Français de 34 ans est accusé d’avoir envisagé un attentat en France, quelques mois avant l’attaque du Bataclan. Les enquêteurs de la DGSI ont été auditionnés toute l’après-midi afin de comprendre son importance dans l’organisation Etat islamique.

Premier jour du procès de Reda Hame jeudi à la cour d’assises spéciale de Paris. Ce Français de 34 ans avait été mandaté en juin 2015 par le cerveau des attentats du 13 novembre, Abdelhamid Abaaoud, pour s’attaquer à une salle de concert en France. Il comparaît devant le tribunal car il est accusé d’avoir envisager un attentat en France. Les enquêteurs de la DGSI ont été auditionnés cet après-midi, afin de comprendre l’importance de Reda Hame dans l’organisation Etat islamique.

La première des interrogations, c'est le choix de Reda Hame par Abdelhamid Abaaoud pour l'entraînement aux armes. Si Reda Hame n’a passé que quelques jours en Syrie, il a été entraîné personnellement par le cerveau des attentats du 13 novembre et renvoyé en France par ce dernier, pour perpétrer une tuerie de masse. Mais pourquoi lui ?

"Il avait un passeport en règle"

Ce Français d’une trentaine d’année n’a aucune expérience dans le maniement des armes lorsqu’il arrive en Syrie. Alors "pourquoi a-t-il été choisi ?", s’interroge la présidente qui rappelle que l’accusé a été blessé par une grenade lors de sa formation sommaire. C’est la "théorie de la fourmilière" répond le policier de la DGSI qui témoigne en visioconférence de manière anonyme. "L’objectif est de former un maximum d’aspirant djihadiste", ajoute l’enquêteur.

"En 2015", rappelle le policier, "ils ont été des centaines à rejoindre l’Etat islamique". L’accusé lui-même avait expliqué au juge d’instruction qu’Abaaoud ne prenait aucun risque, il envoyait toutes ses billes. "Si cela marchait, tant mieux, sinon tant pis."

L’avocate de Reda Hame rappelle surtout qu’il était le candidat idéal parce qu’il avait un passeport en règle, gage de discrétion auprès des services de renseignement. Elle ajoute que son client est revenu chez lui à une adresse connue et qu’il est resté un mois en France sans passer à l’acte avant d’être interpellé. Mais pour l’enquêteur cela ne veut rien dire. "Reda Hame attendait peut être le moment opportun", souligne-t-il.