Des policiers ont découvert des tags les mentionnant dans une cité en Essonne. 3:41
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Gauthier Delomez
Des policiers ont découvert des tags les mentionnant personnellement, et parfois-même leur famille, mardi dans une cité de Vigneux-sur-Seine, en Essonne. Face à cette découverte, Jérôme Jimenez, syndicaliste de l'UNSA Police, dénonce sur Europe 1 "un sentiment d'insécurité qui grandit" dans ces quartiers.
INTERVIEW

Dans l'Essonne, des policiers ont fait la découverte mardi de tags les visant dans un immeuble d'une cité de Vigneux-sur-Seine. Ces forces de l'ordre sont ciblées personnellement, avec leur nom, leur prénom et parfois même le nom de leurs enfants. Une découverte inacceptable pour Jérôme Jimenez, policier et responsable de la communication du syndicat UNSA Police en Île-de-France. "Il y a quand même un sentiment d'inquiétude pour la famille" de ces policiers de la BAC, affirme-t-il au micro de Romain Desarbres dans Europe midi.

"Un sentiment d'insécurité qui grandit"

Les forces de l'ordre ont vu ces messages lors d'une opération anti-stupéfiants dans une cité de Vigneux-sur-Seine, explique Jérôme Jimenez. "Quand on a interpellé quelqu'un en possession de matières stupéfiantes, on a pour habitude d'aller prospecter sur les lieux proches et découvrir d'éventuelles planques ou autres", souligne-t-il sur Europe 1.

Ce qui est inédit dans ces tags, c'est qu'ils mentionnent les noms des policiers visés. "Les insultes sur les forces de l'ordre, on en a l'habitude. Ce qui nous alarme aujourd'hui, c'est la quantité d'informations qui ont été récoltées", met en garde le représentant syndical de l'UNSA Police. "On parle de 15 policiers qui ont été identifiés et ciblés, avec des descriptions précises de l'entourage familial", précise-t-il, en alertant sur le bien-être de ces agents : "C'est là où on peut parler d'un sentiment d'insécurité qui est en train de grandir pour certains policiers qui restent dans les quartiers difficiles".

Des policiers facilement identifiables

Jérôme Jimenez estime que les délinquants ont pu avoir facilement ces informations privées de plusieurs façons. "Les policiers ont pour l'habitude de travailler de nombreuses années dans la même commune donc ils sont rapidement identifiés", explique-t-il. Aussi, les fonctionnaires doivent laisser leur nom lors des procédures judiciaires, notamment après une garde à vue. Enfin, "avec des recherches sur les réseaux sociaux, on peut identifier clairement les policiers", poursuit le syndicaliste.

Face à ce phénomène, Jérôme Jimenez invite les forces de l'ordre à être "prudent" sur Internet, mais il ne leur conseille pas toutefois de se retirer des réseaux sociaux. "Ce serait mettre un genou à terre" face à ces délinquants, concède-t-il. Le syndicaliste rend compte enfin sur les dangers qui pèsent sur les proches de ces forces de l'ordre. "Il y a quand même un sentiment d'inquiétude pour la famille. Les policiers n'ont pas peur d'aller travailler dans les quartiers difficiles, et ils ne sont pas inquiets pour eux personnellement. Mais là, la gravité porte sur le fait qu'on a identifié clairement des membres d'une famille", appuie Jérôme Jimenez.

Une enquête a été ouverte par le parquet d'Évry. Les policiers concernés vont porter plainte pour menace sur personne dépositaire de l'autorité publique.