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Coraline Brouez
Il y a 200 ans, Gustave Flaubert voyait le jour à Rouen. Ce Normand n'a jamais caché son amour pour sa région. La preuve avec les nombreuses spécialités locales qui jalonnent ses romans. Un héritage que la journaliste Valérie Duclos nous rappelle dans son livre "À la table de Flaubert" et qu'elle partage au micro de Laurent Mariotte. 

Madame Bovary, L'Éducation sentimentale ou encore, La tentation de Saint Antoine... Voilà quelques œuvres que Gustave Flaubert a laissées derrière lui, des ouvrages littéraires dont le succès n'est plus a prouver. Pourtant, dans ces écrits, un autre héritage est présent mais sous-estimé. Celui de la gastronomie française, et plus particulièrement de la gastronomie normande, que le célèbre auteur a connue dans son enfance. C'est le constat fait par la journaliste Valérie Duclos et qui l'a poussé à écrire À la table de Flaubert.

Dans ce livre, elle revient sur les extraits qui parlent de nourriture dans l'œuvre de Flaubert. Mais elle a également cherché à retranscrire les recettes des plats mentionnés en faisant appel à des chefs. Un travail qu'elle raconte dans l'émission de Laurent Mariotte, "La Table des bons vivants". 

L'aura d'un bon vivant

"Mon ouvrage, est une balade touristique pour découvrir ou redécouvrir la Normandie à travers les textes de Flaubert", explique Valérie Duclos. "J'ai également extrait les recettes que j'ai confiées à des restaurateurs, des chefs rouennais, qui en ont fait des plats du 21e siècle. Le tout en partant d'écrits du 19e." Une chose est sûre : les recettes gourmandes sont au rendez-vous car Gustave Flaubert était un bon vivant.

"Il faut savoir qu'il se rendait deux fois par mois minimum à des dîners littéraires avec Maupassant notamment." Parmi les plats fétiches de l'auteur ? Les huîtres. "Il a passé une partie de son enfance à Trouville et il y a découvert le mollusque", explique la journaliste. Flaubert est aussi un grand amateur de boudin noir (qu'il conseille de manger à l'année) ou encore de l'andouille de Vire. Des plats que l'on retrouve dans ses romans. 

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De la cuisine à la littérature

Si la vie personnelle de Flaubert est remplie de bons repas, ses écrits également. La preuve avec cet extrait du banquet de mariage de Madame Bovary : "Il y avait dessus quatre aloyaux, six fricassées de poulet, du veau à la casserole, trois gigots et au milieu, un joli cochon de lait rôti flanqué de quatre andouilles à l'oseille." Une énumération de plats qui permettent également de voir comment l'on mangeait à l'époque.

"Dans son livre Un cœur simple, Flaubert fait aussi la part belle à autre plat : le poulet d'Auge. Cela n'a rien d'étonnant de retrouver ce plat dans ce récit puisque pour l'écrire, Flaubert s'est inspiré de la vie de la servante qui était au service de ses parents. Hors, le poulet d'Auge était un plat très populaire à l'époque et très bon marché." Tout fait sens donc. La cuisine de Flaubert en dit long sur les modes de vies de l'époque. Une mine d'or pour tout passionné de gastronomie qui veut remonter aux origines des plats contemporains.