Près de 19.000 établissements scolaires accueillent des journaliste et formateurs pour cette semaine de la presse. 1:30
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Yasmina Kattou, édité par Manon Bernard , modifié à
La semaine de la presse dans les établissements scolaires débute lundi alors que les fausses informations se diffusent plus rapidement chez les jeunes, en raison notamment de la crise sanitaire du Covid-19. L'opération est donc plus que jamais nécessaire pour Daniel Duigou, ancien journaliste devenu prêtre, qui appelle sur Europe 1 à "former les jeunes au fonctionnement de la presse".
INTERVIEW

Depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus, les fausses informations se multiplient sur les réseaux sociaux. Alors, en cette semaine de la presse dans les établissements scolaires, près de 19.000 collèges et lycées accueillent jusqu'à samedi des journalistes et des formateurs pour apprendre aux élèves à débusquer les fake news. Une nécessité selon Daniel Duigou, prêtre, psychanalyste et ancien journaliste pour qui "il faut former les jeunes au fonctionnement de la presse". 

La semaine de la presse est donc une action essentielle pour Daniel Duigou, ancien de TF1 et d'Antenne 2. "Il faut que les jeunes connaissent mieux comment l'on fabrique, si j'ose dire, une information, pour mieux faire la différence quand ils seront adultes entre le vrai et le faux", estime-t-il au micro d'Europe 1. 

"Les fake news se nourrissent des peurs"

Si l'éducation aux médias est si importante c'est que, sur les réseaux sociaux, les fausses informations se répandent presque aussi vite que le Covid. "On est dans un monde qui a de plus en plus peur. Et les fake news se nourrissent des peurs, les amplifient même, provoquent des paniques. Et les panique, elles, sont très dangereuses parce qu'elles empêchent les individus, le citoyen, de penser et d'agir dans la réalité", poursuit Daniel Duigou. 

Ces rumeurs trouvées sur les réseaux sociaux deviennent ensuite des sujets de discussion entre les collégiens et lycéens. "Un de mes élèves a déclaré en classe, sur le ton de la plus claire évidence, que le gouvernement chinois a manufacturé le coronavirus dans le but de réduire sa population. Alors, quand on est confronté à ce genre de choses, on ne sait pas vraiment quoi dire", raconte Nicolas, un professeur d'économie en lycée. 

Des ateliers pour apprendre à démêler le vrai du faux

Ainsi, pour apprendre à démêler le vrai du faux, des journalistes, comme Lydie Marin, interviennent auprès des jeunes. L'idée est de "se demander d'où vient l'information. De quels médias vient-elle ? Qui l'a écrite, un journaliste, un scientifique, un citoyen lambda ? Pour finalement se poser la question : est ce qu'il y a les bons éléments pour faire confiance à cette information?", décrit-elle. 

Après ces ateliers, Lydie espère qu'avant chaque partage ou retweet d'une info, les adolescents s'interrogeront sur la véracité des propos et feront confiance aux journalistes. De son côté, Daniel Duigou remet le rôle du journaliste au centre de la société. "Il y a une guerre de l'information qui met en jeu l'avenir du citoyen, c'est-à-dire sa liberté de penser et de décider", affirme-t-il. Avant d'ajouter : "c'est le métier du journaliste qui engage l'avenir de la société et la liberté des individus".