Le nombre maximal de places en réanimation en Île-de-France pourrait passer à 2.200 avec les déprogrammations d'opérations. 1:02
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Europe 1 avec AFP
Dans une tribune publiée par "Le Journal du Dimanche", 41 signataires, directeurs médicaux de crise de l'AP-HP, estime face à la hausse continue des admissions en réanimation qu'ils vont être contraints, d'ici quinze jours, de procéder à un tri des patients pour sauver un maximum de vies.

Une quarantaine de directeurs médicaux de crise de l'AP-HP disent se préparer à devoir "faire un tri des patients" pour faire face à la troisième vague de Covid-19 qui submerge la région parisienne, dans une tribune publiée par Le Journal du dimanche. "Nous ne pouvons rester silencieux sans trahir le serment d'Hippocrate que nous avons fait un jour", écrivent avec gravité ces médecins qui gèrent l'urgence dans les Hôpitaux de Paris. "Dans les quinze prochains jours", estiment-ils, "nous avons une quasi-certitude sur le nombre de lits de soins critiques qui seront nécessaires, et nous savons d'ores et déjà que nos capacités de prise en charge seront dépassées au terme de cette période".

"Ce tri concernera tous les patients, Covid et non Covid"

"Dans cette situation de médecine de catastrophe où il y aura une discordance flagrante entre les besoins et les ressources disponibles, nous serons contraints de faire un tri des patients afin de sauver le plus de vies possible", ajoutent les 41 signataires, au premier rang desquels figure le professeur Bruno Riou, directeur médical de crise de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. "Ce tri concernera tous les patients, Covid et non Covid, en particulier pour l'accès des patients adultes aux soins critiques", poursuivent-ils en indiquant n'avoir "jamais connu une telle situation, même pendant les pires attentats subis ces dernières années".

 

Certes, "le tri des patients a déjà commencé puisque des déprogrammations médicales et chirurgicales importantes nous ont déjà été imposées et que nous savons pertinemment que celles-ci sont associées à des pertes de chances et des non-accès aux soins pour certains patients". Mais "ces déprogrammations vont devoir s'intensifier dans les jours qui viennent, n'épargnant bientôt plus que les urgences vitales".

L'Agence régionale de santé (ARS) a demandé aux hôpitaux d'Ile-de-France "d'anticiper une montée en charge du nombre de lits" de soins critiques avec un objectif de 2.200 lits disponibles pour accueillir les malades du Covid-19. Un premier palier à 1.800 lits doit être franchi dans quelques jours.