Le dépistage massif a débuté lundi dans plusieurs villes de France, comme au Havre et à Charleville-Mézières. 1:54
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Victor Dhollande édité par Léa Leostic
Le dépistage massif a débuté lundi dans plusieurs villes de France, comme au Havre et à Charleville-Mézières. En Europe, certains pays ont déjà adopté cette stratégie pour lutter contre la pandémie de Covid-19, avec des résultats mitigés, notamment en Slovaquie et au Royaume-Uni. En France, des épidémiologistes s'inquiètent des effets pervers de l'opération.

Le dépistage massif est-il vraiment efficace pour lutter contre les contaminations au coronavirus ? Chez nos voisins européens, comme à Liverpool en Angleterre ou en Slovaquie, les résultats sont très mitigés. En Slovaquie, le Premier ministre Igor Matovic a déclaré mercredi dernier avoir perdu le combat pour l’utilisation des tests massifs comme alternative au confinement. Pourtant, 3,6 millions de personnes ont testées et 38.000 ont été signalées cas positif. Sauf qu’après une brève accalmie, les contaminations sont reparties à la hausse.

A Liverpool, les tests ont-ils vraiment joué un rôle dans le recul de l’épidémie ?

A Liverpool, l’opération a été décrite par le Premier ministre Boris Johnson comme une "grande réussite". Après ce dépistage massif, les contaminations ont bel et bien baissé, mais quand on regarde les courbes, rien ne prouve que les tests de masse aient joué un rôle dans le recul de l’épidémie à Liverpool. La courbe avait commencé à infléchir dès le mois d’octobre, avant même ces tests de masse.

"Une très mauvaise idée", selon une épidémiologiste

En France, les critiques pleuvent même du côté des "pros dépistage massif". Au Havre, où l'opération a débuté lundi, les organisateurs espèrent toucher 25% de la population cette semaine. Mais pour l’épidémiologique Catherine Hill, c’est une grave erreur. "C’est une très mauvaise idée et ce n’est pas du tout un dépistage de masse ! C’est exactement comme si on était dans un immeuble infesté dans des souris, qu’on faisait venir le dératiseur et qu’on lui disait d’aller qu’à un seul étage sur 4. Après son départ, les souris se remettraient à circuler", explique-t-elle sur Europe 1.

L'opération pourrait avoir des effets pervers

Il y a malgré tout de bons côtés. Des cas vont être repérés et si ces personnes s’isolent correctement, ces dépistages massifs ne serviront pas à rien. Mais attention, l’opération pourrait aussi avoir un effet pervers à cause des tests antigéniques utilisés, considérés beaucoup moins fiables que les PCR. Certaines personnes peuvent être des faux-négatifs et être ensuite moins prudentes dans leur comportement et le respect des gestes barrières.