Pour le chef du service réa de l’hôpital Ambroise Paré de Boulogne, "il faut que les personnels se reposent et fassent une vraie coupure" 1:25
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Victor Dhollande, édité par Justine Hagard , modifié à
Pas de vacances à la Toussaint, à Noël ni à Pâques. Des heures supplémentaires qui s'accumulent et des gardes de plus en plus nombreuses. Avec la crise sanitaire, les personnels soignants sont mis à rude épreuve. Alors cet été, ils vont avoir besoin de vacances. "Sinon, on ira dans le mur", alerte un chef de service.

Les soignants en première ligne contre le Covid-19 vont-ils enfin pouvoir se reposer et partir cet été ? Pas sûr, car même si la situation épidémique s'améliore, les épidémiologistes craignent un rebond, voire une quatrième vague avec la réouverture des terrasses, commerces non essentiels et lieux de culture. Pourtant, les soignants ont vraiment besoin de repos.

"On ira dans le mur"

Ils ont déjà dû reporter leurs vacances de la Toussaint, n’ont pris que quelques jours à Noël et ont fait une croix pour certains sur leurs vacances d’hiver et de Pâques. En plus de cela, ces derniers mois, ils ont enchaîné les heures supplémentaires et les gardes.

Alors certains chefs de service préviennent : cette situation ne peut plus durer. "Il faut que les personnels se reposent et fassent une vraie coupure", explique Antoine Vieillard-Baron, chef du service réanimation à l’hôpital Ambroise Paré de Boulogne. "C'est indispensable, sinon on ira clairement dans le mur. Donc il faudra trouver des solutions s'il devait y avoir une reprise", ajoute-t-il.

"On essaie de tout faire pour"

Jean-Michel Constantin, chef de la réanimation à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, est sur la même ligne. Il organise déjà les plannings de cet été et accorde des congés à ses équipes. "On essaie de tout faire pour, même si souvent c'est associé à une petite augmentation de travail pour ceux qui restent", précise-t-il. "Mais à partir du moment où il y a un peu de perspectives et où on voit le bout du tunnel, je crois que chacun est capable de travailler un peu plus pour qu'il y ait une partie de l'équipe qui parte en vacances, en se disant que ce sera chacun son tour."

Pour libérer du personnel, il sait aussi qu’il devra fermer des lits cet été. Et comme la plupart de ses collègues, il croise les doigts et compte sur les Français pour qu’ils ne relâchent pas trop vite leurs efforts au moment de la réouverture le 19 mai.