Les purificateurs d'air sont des dispositifs plus efficaces dans les salles de classe, selon Jean-Paul Hamon (Illustration). 1:10
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Louise Sallé, édité par Gauthier Delomez
Les syndicats de l'Education nationale réclament des capteurs de CO2 dans les salles de classe pour pouvoir se protéger du Covid-19, mais selon certains scientifiques, il faudrait mieux y installer des purificateurs d'air. S'ils sont plus chers, le médecin Jean-Paul Hamon souligne leur plus grande efficacité.
INTERVIEW

Les détecteurs de CO2, c'est bien, les purificateurs d'air, c'est mieux. Voilà en substance le positionnement de Jean-Paul Hamon, président d'honneur de la Fédération des médecins de France. Au micro d'Europe 1, le scientifique défend l'installation de purificateurs, certes plus chers, mais plus efficaces face au Covid-19. "Le capteur de CO2, ça dit tout simplement qu'il faut ouvrir les fenêtres en moyenne dix minutes par heure. En ce moment, ouvrir les fenêtres dans les écoles alors qu'il commence à faire froid, il faudra que les gamins soient en classe avec un bonnet et un anorak", ironise le médecin.

"On n'a pas besoin de capteurs pour ouvrir les fenêtres dix minutes par heure"

Les détecteurs de CO2 font pourtant partie des revendications des syndicats de l'Education nationale, qui ont appelé à faire grève jeudi pour, entre autres, réclamer des équipements de protection. Certains fabricants, comme près de Strasbourg, capitalisent également sur la vente de ces petits boitiers installés dans 20% des salles de classe aujourd'hui en France.

Mais pour Jean-Paul Hamon, l'installation de ces capteurs n'est pas le plus adéquat à cause du froid qui pénètre dans la salle. "Ce n'est pas très simple quand on écrit et ce n'est pas très confortable quand on reste en classe. Le capteur de CO2, c'est ça, et on n'en a pas besoin pour ouvrir une fenêtre dix minutes toutes les heures", ajoute-t-il sur Europe 1.

Les purificateurs, dix fois plus chers, donnent un "air purifié"

Si un détecteur de CO2 se vend une centaine d'euros, les purificateurs d'air, eux, coûtent environ dix fois plus chers. Toutefois, ils sont bien plus efficaces pour contenir le virus. "Ils aspirent l'air", explique Jean-Paul Hamon. "Cela détruit le virus par hyper-oxydation et ça renouvelle l'air de la pièce, un air purifié", complète le médecin.

Pour le président d'honneur de la Fédération des médecins de France, ces purificateurs d'air permettraient de "sécuriser les classes, les petits commerces, les salles d'attente et les restaurants". Et Jean-Paul Hamon de s'interroger : "Je n'arrive pas à comprendre comment le gouvernement n'a pas investi là dedans".