Manifestation policiers police Lille 1:32
  • Copié
Maximilien Carlier (à Lille), édité par Solène Leroux , modifié à
Les policiers ont appelé à la mobilisation ce lundi dans une quarantaine de villes, dont Lille, à l'appel des syndicats Alliance et Unsa. Ils dénoncent la mise en examen pour "homicide volontaire" d'un de leur collègue qui a ouvert le feu dimanche dernier. En plein Paris, sur le Pont-Neuf, ce gardien de la paix de 24 ans a tué deux hommes qui auraient forcé un contrôle.

"Coupable d'être flic", peut-on lire sur des pancartes portées par des policiers en colère, devant le palais de Justice de Lille, lundi après-midi. "On se demande si être flic maintenant, ce n'est pas une circonstance aggravante", explique l'un d'eux. "C'est le seul métier où même dans la tombe, vous êtes encore considéré comme LE flic." Une quarantaine de membres des forces de l'ordre étaient rassemblés, des prises de parole et une Marseillaise se sont enchaînées. Tous sont venus apporter du soutien à leur collègue de 24 ans.

"Pas un meurtrier"

Sa mise en examen pour "homicide volontaire" est incompréhensible pour Arnaud Boutelier, secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance. "Institutionnellement, c'est la cour d'assises donc une possible condamnation à 30 ans de prison", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Mon collègue ne s'est pas levé le matin en se disant qu'il allait tuer quelqu'un. Il n'y a pas eu d'homicide volontaire", assure encore Arnaud Boutelier. "Il n'est pas un meurtrier, même s'il doit y avoir une enquête", estime ce syndiqué.

thumbnail_IMG_202 2000

© MAXIMILIEN CARLIER / EUROPE 1

"Quand ça arrive, on se défend avec des smarties !"

Hors de question d'évoquer une rupture avec la justice pour le délégué Unsa-Police, "c'est symbolique" : "Il a une épée de Damoclès au-dessus de sa tête alors qu'il a fait son travail, uniquement son boulot. On déplore les morts, on voudrait que ça se passe autrement. Mais à un moment, on fait quoi ? On répond avec des smarties ?"

Car des refus d'obtempérer, il y en a toutes les 20-30 minutes en France d'après ce policier, avant d'ajouter que "si à chaque fois, on est remis en cause dans un cadre légal, autant arrêter la sécurité", insiste-t-il, autant "utiliser notre uniforme pour parader".