Coup de filet anti-terroriste : qui est Guy S., le chef présumé du groupuscule d'extrême-droite ?

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Stéphane Place, édité par Anaïs Huet , modifié à
Les dix individus venus des rangs de l'ultra-droite arrêtés samedi lors d'un vaste coup de filet antiterroriste ont vu leur garde à vue prolongée lundi. Europe 1 s'est rendu là où vit le chef présumé de ce groupuscule.
REPORTAGE

Dans ce paisible lotissement de Tonnay-Charente, 6.600 habitants, une petite maison affiche ses volets clos. Là, samedi, lors d'un vaste coup de filet antiterroriste mené dans plusieurs régions de France, les services du renseignement intérieur ont interpellé un homme, Guy S., retraité de la police nationale et soupçonné d'être le chef de file d'un groupuscule baptisé Action des Forces Opérationnelles (AFO). Ce réseau avait "un projet de passage à l'acte violent, aux contours mal définis à ce stade, ciblant des personnes de confession musulmane", a précisé une autre source proche de l'enquête.

"Des gens très simples". Trois jours après, les voisins de Guy S. restent choqués du déploiement de force auquel ils ont assisté samedi. Jean-Luc, qui vit près de chez le suspect, se souvient "des gens cagoulés" et de ces quelques mots, qui lui ont été donnés comme seule explication : "C'est une opération de police, rentrez chez vous, vous n'avez rien à savoir". "Ça me tombe sur le crâne, parce que ce sont des gens très simples, très gentils. Du bon voisinage", soutient-il au micro d'Europe 1.

Un voisin "se livrant assez peu". Pour Jean-François, installé lui aussi dans le quartier, Guy S. est un voisin "très discret, agréable mais se livrant finalement assez peu. Il raconte qu'il venait "prendre un pot", parfois, lorsqu'ils se croisaient. "J'ai entendu dire qu'il était plus ou moins policier. Mais il n'en parlait pas", glisse-t-il. Selon ces quelques connaissances, cet ancien policier s'était semble-t-il reconverti dans des activités de brocante.

Un sympathisant du Front national. Le maire socialiste de Tonnay-Charente, Éric Authiat, n'a pas eu l'occasion de croiser souvent cet administré. "Lors des dernières consultations électorales, il était délégué de liste de candidat, donc en surveillance des opérations de vote, en représentation de candidats du Front national. Il contrôlait au nom de ce parti, mais n'était pas candidat", précise-t-il sur Europe 1. La responsable en Charente-Maritime du FN, devenu Rassemblement national, a indiqué lundi soir à Europe 1 qu'elle ne connaît pas cet homme, et qu'il n'est pas un adhérent.