La lycéen a écopé d'une interdiction de prendre part à une manifestation pendant trois ans (Illustration). 1:32
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avec AFP
Le tribunal de Bastia a condamné jeudi un lycéen de 18 ans, arrêté dimanche soir à Bastia en possession de 24 cocktails Molotov, à 18 mois de prison dont 12 avec sursis. Sa peine a été assortie d'une interdiction de participer à des manifestations en Corse  pendant trois ans et à une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans.

Un lycéen de 18 ans, arrêté dimanche soir à Bastia en possession de 24 cocktails Molotov, a été condamné jeudi à 18 mois de prison dont 12 avec sursis par le tribunal de Bastia. Sa peine a été assortie d'une interdiction de participer à des manifestations en Corse pendant trois ans et à une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. "Le cocktail Molotov, c'est une arme de guerre, anti-char. On les transporte en toute innocence. On a l'impression d'être dans un jeu vidéo où la personne visée ne meurt pas et possède plusieurs vies. C'est pathétique", a tranché, cinglant, le procureur Xavier Lorrain à l'audience de comparution immédiate.

Le lycéen portera un bracelet électronique pendant six mois

Le magistrat avait requis 18 mois de prison dont six avec sursis à l'encontre de ce lycéen préparant un bac professionnel qui avait été arrêté dimanche soir avec, dans sa voiture, 24 cocktails Molotov, un engin pyrotechnique de type grenade à plâtre et une cagoule. Les policiers l'avaient suivi depuis le cantonnement de CRS à Furiani, où des heurts avaient eu lieu, jusqu'au centre-ville de Bastia où la préfecture avait ensuite été visée. Le jeune homme, inconnu de la justice jusqu'alors, portera un bracelet électronique pendant six mois pour purger sa peine.

Il a reconnu avoir jeté des pierres "même si ça n'a pas atteint les forces de l'ordre" et a indiqué qu'on lui avait demandé de transporter le sac de cocktails Molotov jusqu'à Bastia : "Je tiens à m'excuser pour la violence que ça a pu causer. J'ai été influencé par des personnes plus âgées qui m'ont retourné le cerveau", a-t-il dit, ajoutant ne pas avoir "vraiment réfléchi". "Toutes ces violences, c'est du grand n'importe quoi", a-t-il également déclaré.

Un important dispositif policier autour du palais de justice

Un important dispositif policier avait été mis en place autour du palais de justice jeudi après-midi mais aucun rassemblement n'a été observé. Paul-Felix Benedetti, à la tête du parti indépendantiste Core in Fronte était présent à l'audience.

L'agression mortelle le 2 mars du militant indépendantiste Yvan Colonna qui purgeait à la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône) une peine de perpétuité pour son implication dans l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998 à Ajaccio, a entraîné de nombreuses manifestations de colère en Corse, presque toutes marquées par des débordements et des violences.