Coronavirus : les ratés du premier jour d'enseignement à distance

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Elise Denjean, édité par Ugo Pascolo , modifié à
De très nombreux élèves ont cherché à se rendre sur leur espace numérique de travail (ENT) pour faire leurs devoirs. Mais face à ce grand nombre de connexions, l'outil a eu du mal à tenir ses promesses. 

Ce lundi n'était pas comme les autres, c'était le premier jour sans école pour environ 12 millions d'élèves, 2,7 millions d'étudiants, sans oublier 800.000 professeurs. Une conséquence de l'une des mesures phare annoncées par Emmanuel Macron jeudi dernier, pour lutter contre la propagation du Covid-19 en France. Si le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer avait immédiatement averti qu'il ne s'agissait en rien de vacances, la mise en place concrète de l'enseignement à distance s'est avérée plus compliquée que prévue. 

Les ENT dépassés par le nombre de connexions

Que ce soit dans le Tarn, en Seine-Maritime, à Paris ou encore en Loire-Atlantique, beaucoup d'académies ont vu leur espace numérique de travail (ENT) faillir devant le nombre ahurissant de connexions simultanées. C'est pourtant cet outil qui est censé permettre aux enseignants de garder le lien avec leurs élèves pendant le confinement. "Les familles sont inquiètes pour leurs enfants, elles cherchent donc à les faire travailler le plus vite possible", avance au micro d'Europe 1 Clément Lefevre, professeur de SVT en Haute-Normandie. 

"Du coup, tout le monde s'est connecté en même temps et l'outil n'a pas tenu. Je pense que le prestataire qui développe le logiciel va trouver des solutions et que les gens vont être plus raisonnables et se connecter de manière plus espacée", espère-t-il. 

"L'important c'est la santé, les devoirs passent après"

De son côté, le ministère de l'Éducation nationale assure avoir identifié le problème, qui sera réglé dans les jours à venir. Mais en attendant, Nicolas Glière, professeur de Français dans un collège parisien préfère relativiser. "L'important c'est la santé, se rassurer les uns les autres, les devoirs ça passe après", estime-t-il. "Oui, on va envoyer du travail aux enfants mais tant pis si ça ne marche pas pendant 2-3 jours, tant pis si c'est balbutiant. Entre un exercice d'orthographe et la santé, il n'y a pas photo. Il faut aussi que les gens se recentrent sur l'important."