Coronavirus : information judiciaire ouverte à Belfort après le décès d'une aide-soignante en Ehpad

Deux sœurs de Patricia Boulak avaient déposé plainte contre X pour homicide involontaire, mise en danger de la vie d'autrui et non assistance à personne en péril. (Image d'illustration).
Deux sœurs de Patricia Boulak avaient déposé plainte contre X pour homicide involontaire, mise en danger de la vie d'autrui et non assistance à personne en péril. (Image d'illustration). © PASCAL LACHENAUD / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
La famille d'une soignante d'un Ehpad du Territoire de Belfort, Patricia Boulak, morte du coronavirus en avril, avait déposé une plainte contre X auprès du tribunal de Belfort. Le parquet a décidé d'ouvrir une information judiciaire pour "homicide involontaire".

Le parquet de Belfort a ouvert une information judiciaire pour "homicide involontaire" après le décès d'une aide-soignante qui avait contracté le nouveau coronavirus alors qu'elle travaillait dans un Ehpad, a indiqué jeudi l'avocat de sa famille. Deux sœurs de Patricia Boulak, 53 ans, qui travaillait depuis 1989 à l'Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) La Rosemontoise, à Valdoie près de Belfort, avaient déposé plainte contre X pour homicide involontaire, mise en danger de la vie d'autrui et non assistance à personne en péril.

"Cette information judiciaire va totalement dans le sens de notre plainte" et "va nous permettre d'apprécier les diverses responsabilités tant sous l'angle des soignants que des résidents", a déclaré Me Fabien Arakélian, qui défend également le fils d'un résident de cette maison de retraite mort du coronavirus.

Les motifs retenus sont ceux "d'homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence" et "d'abstention volontaire des mesures destinées à combattre un sinistre dangereux pour les personnes", qui visent tant la personne physique que la personne morale, a-t-il précisé.

"C'est l'avant-dernière étape avant le procès"

"C'est une étape procédurale extrêmement importante, au sein de laquelle on va pouvoir être actifs, avoir accès au dossier et faire des demandes d'actes. C'est l'avant-dernière étape avant le procès", a souligné l'avocat. L'Ehpad La Rosemontoise, où une trentaine de résidents sont décédés du Covid-19, a été placé le 6 avril sous administration provisoire par l'Agence régionale de santé (ARS) et le conseil départemental du Territoire de Belfort en raison de dysfonctionnements dans la mise en place des mesures de protection sanitaires.

Selon Me Arakélian, qui défend plus d'une trentaine de familles de résidents d'Ehpad morts du virus, la plainte de la famille de Patricia Boulak est la première en France concernant le décès d'une aide soignante des suites du Covid-19.