Les autorités ont laissé un sursis à plusieurs villes qui pourraient bientôt passer en alerte maximale. 1:39
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, édité par Jonathan Grelier , modifié à
Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé jeudi un répit pour les villes qui pouvaient presque basculer en zone d'alerte maximale. "Il faut voir ce qu'il se passe avant de renforcer de nouveau les mesures", justifie Yazdan Yazdanpanah, médecin infectiologue et membre du Conseil scientifique, vendredi sur Europe 1.

Les villes qui pouvaient presque basculer jeudi en zone d’alerte maximale, comme Paris, Toulouse, Lille, Lyon et Grenoble, ont obtenu un répit lors de la conférence de presse du ministre de la Santé Olivier Véran. Les autorités leur laissent ce délai afin d'observer si les mesures d'ores et déjà mises en oeuvre fonctionnent. Cette stratégie semble calquée sur la troisième des quatre options présentées dans le dixième avis et dernier avis Conseil scientifique que le gouvernement a rendu public jeudi dans la foulée de la prise de parole d'Olivier Véran.

"On voit l'impact des mesures qu'on met en place au moins 15 jours après"

Cette troisième option recommande l'application de mesures modérées et a donc été retenue. Yazdan Yazdanpanah, membre du Conseil scientifique justifie le choix de cette trajectoire vendredi sur Europe 1 : "Sur les hospitalisations, la mortalité, on voit l'impact des mesures qu'on met en place au moins 15 jours après. Si on a mis des choses en place la semaine dernière, il faut voir ce qu'il se passe avant de renforcer de nouveau ces mesures."

Le médecin infectiologue estime ainsi qu'il ne faut pas oublier le chemin parcouru depuis la première vague. "On a les masques, on a les tests, on en sait beaucoup plus sur la maladie... On a des traitements qui fonctionnent quand même pour diminuer la mortalité, diminuer les passages en réanimation donc je pense que ça ne sera pas pire qu'au mois de mars", énumère-t-il.

"Si la circulation du virus nous échappe, il faudra adapter les mesures"

Cette stratégie plutôt attentive a d'autant plus que séduit que les autres options proposées par le Conseil scientifique n'étaient guère enthousiasmantes. Avec la première, aucune mesure supplémentaire n'est prise pour endiguer l’épidémie, impliquant un risque évident de surmortalité. La deuxième option consiste, elle, en des mesures différenciées en fonction des profils et des risques plus ou moins important, notamment liés à l’âge. Sans surprise, la quatrième option envisage des mesures beaucoup plus contraignantes.

Son heure sonnera peut-être. "Si la circulation du virus nous échappe, il faudra sans aucun doute adapter les mesures", prévient en effet Yazdan Yazdanpanah.