Certains parents ont dû laisser leurs enfants en caisse pour faire leurs courses. 3:35
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Matthieu Bock, édité par Antoine Terrel
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnes affirment s'être vu interdire de faire leurs courses avec leurs enfants, en raison de l'épidémie de coronavirus. Laurence, elle, a dû négocier pour pouvoir rester en compagnie de sa petite fille. Cette Parisienne de 46 ans revient sur cet incident sur Europe 1. 

La pratique est illégale mais de plus en plus de magasins y ont recours. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnes affirment s'être vu interdire de faire leurs courses avec leurs enfants, en raison de l'épidémie de coronavirus. C'est le cas de Laurence, 46 ans, qui a dû négocier pour rentrer dans un magasin parisien en compagnie de sa petite fille de 6 ans. "Il ne faut plus que cela se reproduise", réagit-elle sur Europe 1. 

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Mère célibataire, Laurence n'avait pas d'autre choix que d'emmener sa fille pour faire les courses. Mais dès l'entrée, cette Parisienne s'est heurtée au refus du vigile. "Il nous a dit : 'Vous pouvez rentrer, mais par contre, la petite attendra en caisse'". Choquée, Laurence refuse. "Elle ne va pas attendre, je ne laisse pas une enfant de 6 ans seule sans surveillance."

"On se fait traiter comme des pestiférés"

"Vous savez, vos enfants peuvent être porteurs sains, ils mettent en danger d'autres personnes", lui a ensuite martelé la directrice du magasin en personne, toujours selon le témoignage de la mère de famille. "Je n'ai pas du tout le choix, je suis parent isolé, c'est écrit sur mon attestation", rétorque alors Laurence. 

Finalement autorisée à entrer avec sa fille, Laurence a ensuite dû affronter les regards des autres clients. "On se fait traiter comme des pestiférés", raconte-t-elle, "tout le monde s'éloigne de nous, on est seules dans les rayons, les gens attendent qu'on ait fini pour passer." 

"Ce qui est le plus choquant, c'est pour ma fille. Une fois qu'on est sorties du magasin, elle m'a remerciée de ne pas l'avoir abandonnée", déplore Laurence. "Elle a bien compris qu'on la considérait comme un danger public. Je pense que d'autres auraient eu peur et seraient partis, ou se seraient sentis honteux."