Convention citoyenne pour le climat : rejet de la proposition sur les 28 heures de travail

Convention citoyenne pour le climat
Les participants à la Convention citoyenne pour le climat autour d'Emmanuel Macron le 10 janvier 2020. © Yoan Valat, AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Après des débats passionnés, la Convention citoyenne pour le climat a rejeté, samedi, une proposition de réduction du temps de travail à 28 heures hebdomadaires.

La proposition de "réduire le temps de travail" à 28 heures par semaine, sans perte de salaire, "dans un objectif de sobriété et de réduction de gaz à effet de serre" a été rejetée, samedi, à 65% par les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat.

"C'est totalement déconnecté de la réalité"

Il s'agit de la première des quelques 150 mesures soumises à l'adoption des membres à être rejetée. Beaucoup d'intervenants se sont notamment inquiétés des conséquences économiques de la mesure et de l'image qu'une adoption donnerait de leurs travaux.

"C'est totalement déconnecté de la réalité et c'est indéfendable dans le contexte actuel. Et cette mesure discrédite totalement la convention, c'est donner le bâton pour se faire battre. Si c'est proposé, ça sera rejeté et ça aura juste discrédité notre travail," jugeait ainsi Mélanie (en séance, les membres de la convention ne sont mentionnés que par leurs prénoms).

"Il faudrait une convention citoyenne séparée sur le travail"

"Le partage c'est beau mais avec la crise actuelle c'est pas possible. J'ai travaillé toute ma vie 50 heures par semaine en élevant seule deux enfants. C'est toujours les mêmes qui travaillent moins, toujours les mêmes qui travaillent plus et pour des salaires minables," lançait de son côté Marie-Hélène en refusant la mesure.

"C'est hors mandat par rapport à la diminution des gaz à effet de serre", jugeait de son côté Lionel, tandis que d'autres abondait: "Il faudrait une convention citoyenne séparée sur le travail". "Le télétravail avant c'était un ovni, personne n'imaginait ça. Mais l'application de cette mesure ça n'est pas dans six mois, c'est dans dix ans, il faut se projeter et réfléchir", répondait Sylvie pour défendre la mesure.
"On peut être d'accord ou ne pas être d'accord, mais ça n'est pas à vous de dire qu'on va avoir l'air de guignols", lançait Annie. "On a voulu dire que le modèle et le système ne nous conviennent pas, alors osons".