Un 1er-Mai sans défilé dans les rues, c’est un vrai choc pour les syndicalistes qui manifestent depuis des décennies et qui n’imaginaient pas rester chez eux ce jour-là. Mais confinement face à l'épidémie de coronavirus oblige, les habitudes changent. "Il y a une frustration : c'est le fait de ne pas pouvoir se rassembler pour porter ensemble ce que nous avons à dire dans nos revendications", témoigne sur Europe 1 Luc, militant de la CGT depuis plus de 40 ans.
"Des moments de revendication et de convivialité"
Depuis 1975, c’est la première fois qu’il ne sera pas dans la rue un 1er-Mai ! Luc a 66 ans et a battu le pavé chaque année, à Bordeaux d’abord, puis en Dordogne où il a terminé sa carrière d’infirmier. Ancien soignant, il comprend l’importance du confinement, mais confie son désarroi. "Dans le 1er-Mai, il y a aussi la fête et des rassemblements en famille. C’est des moments de revendication et de convivialité, et ça, ça manque !"
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Il n'y aura cette année pas de défilé, mais Luc n'entend pas pour autant faire l'impasse sur cette journée si chère à ses yeux. "Je vais quand même le célébrer, puisque j’ai vu avec mon voisin : à travers la petite haie qui nous sépare, on fera une petite commémoration avec un petit drapeau rouge et un apéritif", sourit-il. Le militant ira peut-être jusqu’à chanter l’Internationale, dont il connaît évidemment les paroles par coeur.