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Henry de Laguérie, édité par Pauline Rouquette
C'est une première. Un concert-test est organisé samedi soir à l'AccorHotels Arena, à Paris. Au total, 5.000 spectateurs retrouveront le groupe Indochine, avec masque mais sans distanciation physique. Une expérimentation comme d'autres pays l'ont fait avant nous, avec succès. C'était notamment le cas à Barcelone au mois de mars. 

Un concert, en vrai, et avec du public. En France, le tout premier concert-test a lieu samedi soir à Paris où le groupe Indochine jouera devant 5.000 personnes, avec masque mais sans respect des distances de sécurité. À Barcelone, en Espagne, un concert-test sur le même modèle à déjà eu lieu avec succès en mars dernier.

Jauge réelle

Un public testé, des masques, une bonne ventilation, mais pas de distanciation physique. C'est le protocole appliqué lors du concert géant de Barcelone au mois de mars qui sera appliqué samedi soir à Paris. En Espagne, l'expérience menée par l'infectiologue Boris Revollo avait été réussie : au total, six personnes sur 5.000 avaient contracté le virus dans les deux semaines suivant le concert, soit une incidence similaire à celui du reste de la population à ce moment-là. "L'évaluation qu'on a fait après le concert était positive et on a pu prouver que les mesures que l'on avait implémentées étaient sûres pour éviter la transmission du Covid dans un événement massif, comme un concert de musique", explique-t-il à Europe 1.

Même nombre de spectateurs, samedi à l’AccorHotels Arena, à Paris. "5.000 personnes dans la fosse de l'accord Arena, c'est une jauge réelle, c'est-à-dire que les gens ne sont pas distanciés, et c'est à peu près de deux à trois personnes par mètre carré, c'est-à-dire à l'inverse de ce que l'on vit depuis presque 15 mois", explique Constance Delaugerre, virologue à l'hôpital Saint-Louis, qui supervise l'encadrement sanitaire du concert-test. "Notre évaluation est importante pour savoir si on peut de nouveau vivre un concert comme on en a l'habitude", poursuit-elle au micro d'Europe 1, samedi matin.

Retard de la France

En Espagne, d'autres expériences du même type ont été menées la semaine dernière. Quelque 400 personnes ont pu danser en boîte de nuit près de Barcelone. Parmi elles, Clara, 20 ans, ne voit pas le test antigénique comme un frein pour sortir. "Moi, si je dois faire ça pour aller faire la fête, je le ferai tout le temps", dit-elle. "C'est 15 minutes, ça ne fait pas de mal. C'est mieux de faire la fête comme ça avec des mesures de sécurité. Donc oui, ça me rassure."

Désormais, le temps des expériences est terminé en Catalogne, car le modèle a fait ses preuves. En juillet, un festival accueillera 25.000 personnes sur trois jours, qui devront se faire tester chaque matin.

En France, l'expérimentation débute tout juste. "On aurait aimé faire tout ça pour que le confinement ouvre très vite sur une reprise", regrette Constance Delaugerre, qui note un certain retard de la France. "Je pense qu'on aurait pu travailler bien plus tôt sur la reprise des évènements culturels. On sait très bien que le temps de mettre en place une recherche est toujours long, si on avait pu faire ça en mars, on aurait certainement gagné du temps."