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Céline Géraud , modifié à
Pourquoi retient-on certains souvenirs lointains, de notre petite enfance, de notre adolescence et pas d’autres ? Une équipe de scientifiques de l’Université de Yale aux États-Unis a découvert une nouvelle fonction dans notre cerveau qui permet de mieux comprendre comment se déroule ce processus de mémorisation.

Des chercheurs américains de l'Université de Yale ont décortiqué l’activité cérébrale de patients volontaires équipés d’implant. Grâce à cette expérience inédite, ils ont identifié un nouveau facteur déterminant pour le stockage des souvenirs lointains dans notre mémoire : la valeur prédictive. Pour Francis Eustache, neuropsychologue à l’École Pratique des Hautes Études de Paris, ces travaux publiés dans la revue Journal of Neuroscience ouvrent de nouvelles perspectives de compréhension de la mémoire à long terme, c’est-à-dire les souvenirs qui datent de notre petite enfance ou de notre adolescence.

"La mémoire, c'est un voyage mental dans le temps"

"L’idée développée par ces chercheurs, c'est que notre mémoire est prospective et plus seulement rétrospective. Une information, si vous percevez qu’elle a une conséquence pour l’avenir, votre cerveau va la mémoriser", explique Francis Eustache. Par exemple, si vous circulez à deux roues, c’est le souvenir de cette violente chute sur ce petit vélo rouge à l’âge de six ans qui va vous pousser instinctivement à plus de vigilance aujourd’hui, alors que vous n’avez qu’une image furtive de votre dix-huitième anniversaire ou de votre premier jour de travail.

"La mémoire, c'est un voyage mental dans le temps, qui certes nous permet de consulter notre passé mais qui nous projette en même temps vers l’avenir", ajoute-t-il au micro d'Europe 1. Notre cerveau fonctionne donc comme une "machine prédictive" et la capacité de stockage de notre mémoire étant limitée, il est capable de gommer de jolis moments parce qu’ils sont jugés moins déterminants pour notre futur.