Comment la réforme du bac a bouleversé le soutien scolaire

En 2020, l'entreprise Acadomia a perdu 70% de ses élèves dans les stages de préparation au bac. Photo d'illustration.
En 2020, l'entreprise Acadomia a perdu 70% de ses élèves dans les stages de préparation au bac. Photo d'illustration. © AFP
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Gauthier Delomez
Avec la réforme du baccalauréat, l'entreprise Acadomia, spécialisée dans le soutien scolaire, a perdu près de 70% de ses élèves dans les stages de préparation à l'examen final, affirme Philippe Coléon, son président, sur Europe 1. Le groupe s'intéresse désormais à l'orientation et aux études supérieures.
INTERVIEW

La fin du bachotage des élèves de terminale, un coup de frein pour Acadomia. L'entreprise française de soutien scolaire a perdu près de 70% de ses élèves dans les stages de préparation au baccalauréat, révèle Philippe Coléon, son président, sur Europe 1. Une situation due à la réforme de cet examen de fin du lycée, qui met désormais l'accent sur le contrôle continu. "Il faut que les familles et les élèves s'adaptent à cette réforme", indique le dirigeant dans La France bouge.

Des besoins toujours présents malgré la réforme

Si les élèves de terminale n'ont plus besoin de réviser intensément avant le bac, il y aura toujours des besoins de soutien scolaire, estime le président d'Acadomia. "Dès la seconde, les choix d'orientations et des options sont essentiels. Les bulletins de notes de première vont compter énormément dans Parcoursup. Puis, les élèves de terminale qui ont 11 ou 12 de moyenne devront valider leur dossier par la baccalauréat", explique Philippe Coléon.

"C'est complètement un autre rythme où on n'a plus ces élèves de terminale en fin d'année", reconnaît-il, révélant une baisse de 70% des élèves dans les stages de préparation. Pour Philippe Coléon, cette situation est amenée à perdurer. "C'est vraiment une restructuration du marché", avoue-t-il sur Europe 1.

Mieux préparer "l'orientation et l'enseignement supérieur"

Mais le président d'Acadomia observe d'autres façons d'aider ces élèves. "Les enjeux maintenant, ce sont l'orientation et l'enseignement supérieur. De plus en plus de formations comme les sciences politiques, les écoles d'ingénieurs demandent aux élèves de se préparer dès la première", explique Philippe Coléon. "Le niveau d'anglais exigé en université est très important. Ça ne se prépare pas trois mois avant d'entrer dans le supérieur", souligne-t-il.

Au-delà des cours théoriques, Philippe Coléon note "une demande beaucoup plus importante sur l'orientation, sur la façon d'aider les élèves à choisir dans Parcoursup". Pour la préparation du bac, l'entreprise française se concentre donc sur le soutien scolaire en première qui devient capital pour préparer l'orientation des lycéens.