Certains faux pass sanitaires se monnaient plusieurs centaines d'euros. 1:57
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Maximilien Carlier, édité par Romain David , modifié à
Europe 1 s'est glissé dans la peau d'une personne cherchant à acquérir un pass sanitaire sans avoir à passer par la double vaccination ou un test de dépistage. Une fois entré en contact avec un vendeur, le précieux document s'obtient en quelques heures, moyennant parfois de très fortes sommes d'argent.
ENQUÊTE

Les offres pour de faux pass sanitaires se multiplient sur les réseaux sociaux. Le prix de ces sésames contrefaits varie de 50 à 900 euros, et bien souvent il ne faut que quelques minutes pour s'en procurer un, comme a pu le constater Europe 1. Pour ce faire, nous avons d’abord téléchargé la messagerie cryptée Telegram sur un smartphone. Dans la barre de recherche, de nombreux groupes intitulés "Pass sanitaire" apparaissent. Nous en avons choisi un au hasard. Quelques minutes plus tard, nous échangeons déjà avec un vendeur.

"Quatre à cinq demandes par jour"

Les tarifs que propose cet homme vont de 20 euros pour un faux test PCR à 50 euros pour un faux pass sanitaire. "J'ai quatre à cinq demandes par jour", glisse-t-il. "J'ai un complice qui est pharmacien. Lui va vous enregistrer dans la base de données, comme si vous aviez vraiment fait le test. En peu de temps, vous pouvez avoir votre test PCR ou un certificat de vaccination", explique encore ce vendeur.

Ce sont souvent des gens qui partent en vacances qui le sollicite. Il assure ne pas être anti-vaccin, et faire ça uniquement pour gagner un peu d’argent.

Mise en danger de la vie d’autrui

Au centre de vaccination de Lille, l’inquiétude porte principalement sur les faux tests PCR positifs. Des personnes font croire qu’elles ont été contaminées grâce à un faux document afin de ne recevoir qu’une seule dose de vaccin. L'objectif est d’obtenir plus vite le pass sanitaire en s'épargnant le délai d'attente avant la seconde dose.

"Le risque d’essayer de traficoter, c’est d’avoir une personne qui sera contaminée, et qui pourra contaminer d’autres personnes", alerte auprès d’Europe 1 Bernard Bailleux, médecin coordinateur. Et dans ce cas-là, il s’agit d’un délit de mise en danger de la vie d’autrui, passible d’un an de prison et de 15.000 euros d’amendes.