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Louise Sallé, édité par Solène Leroux , modifié à
L'Organisation internationale de la vigne et du vin a confirmé, mercredi, la baisse de la production viticole mondiale en 2021 pour la troisième année consécutive. Le secteur est de plus en plus incité à s’adapter au réchauffement climatique, afin d’éviter une chute importante de la production dans les années à venir.

L’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) constate que la production diminue, en 2021, pour la troisième année consécutive. Elle a listé, mercredi, pays par pays, les volumes précis de production atteints en 2021. Ils avaient déjà été estimés cet automne, mais leurs quantités exactes sont désormais connues. En France, les rendements ont ainsi baissé de 19% par rapport à ceux de 2020, en raison de phénomènes climatiques extrêmes. Les gels et les pluies intenses, que le pays a connu l’année dernière, seront des événements de plus en plus fréquents dans les années à venir, couplés aux sécheresses et vagues de chaleur. Si le secteur ne s’adapte pas rapidement au réchauffement climatique, les baisses de production seront encore plus importantes.

Des aléas climatiques qui ne seront plus si exceptionnels

2021 a donc été une année particulière pour la France. Le pays a accumulé les catastrophes les plus extrêmes pour la viticulture : du gel en avril après un hiver très doux et des pluies intenses durant l'été, ce qui a déclenché des maladies sur les pieds de vignes. 

Ces aléas ne seront, à l’avenir, plus si exceptionnels, explique l’agroclimatologue Serge Zaka. "D'ici 2050, on a 60% de chances de revivre une année comme 2021. Ça ne veut pas dire que toutes les années seront catastrophiques. Mais il y aura des 'pics vers le bas', en termes de rendements, comme en 2021, qui seront de plus en plus fréquents", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Si on ne modifie rien à la production agricole actuelle, on va vers une décroissance de la production, pour la vigne, mais aussi pour d’autres cultures."

Choisir des raisins plus résistants

Pour que la production viticole ne diminue pas, une seule solution : s’adapter. En choisissant, notamment, d’autres types de raisin plus résistants. "Il faut trouver des cépages un peu plus tardifs, dont les bourgeons éclosent plus tardivement dans l’année après le gel d’avril", détaille l'agroclimatologue. "Dans le même temps, il faut trouver des cépages qui soient résistants aux fortes chaleurs et à la sécheresse en été. Ces cépages existent, on les trouve en Espagne et en Italie."

Mais pour les domaines viticoles, changer de cépages est un bouleversement. Cela veut dire que les appellations ne seront plus les mêmes, et les goûts des vins seront modifiés. Pour de nombreuses régions et leurs viticulteurs, renoncer à ce patrimoine constitue encore un pas difficile à franchir.