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Changement climatique : pourquoi les vignobles européens sont-ils les plus impactés ?

Alexandre Dalifard . 2 min
Changement climatique : pourquoi les vignobles européens sont-ils les plus impactés ?
Changement climatique : pourquoi les vignobles européens sont-ils les plus impactés ? AFP / © Jean ISENMANN / ONLY FRANCE

Selon une étude, le changement climatique aurait déjà eu un impact sur les régions viticoles du monde entier mais de "manière inégale". Les résultats indiquent que le continent européen est le plus touché par la hausse du mercure, principalement en France où les températures maximales journalières ont augmenté d’environ 3°C depuis 1980.

Le vin français doit-il s’inquiéter ? Depuis maintenant plusieurs années, le changement climatique impacte les vignobles du monde entier, notamment dans l’Hexagone. Entre les épisodes de gel particulièrement intenses ou encore les périodes de fortes sécheresses en été, les viticulteurs doivent se démener et se montrer créatif pour y faire face. Comme dans le Bordelais, où des hélicoptères sont utilisés pour faire augmenter la température d’un degré au sol et éviter les gelées destructrices. 

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Face à cela, une équipe internationale de recherche, coordonnée par l’université de Colombie-Britannique, au Canada, impliquant INRAE et l’Institut Agro, s’est intéressée à l’impact du changement climatique sur les vignobles à l’échelle mondiale depuis 1950. Le but de cette étude était de “comprendre et quantifier la manière dont les conditions climatiques ont évolué dans les différents vignobles du monde, et évaluer les effets de la diversité génétique de la vigne (cépages) dans l’intensité des changements observés”, précise le site de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE). 

Une hausse plus importante des températures en Europe 

Pour mener à bien cette étude, l’équipe s’est appuyée sur plusieurs bases de données mondiales en y intégrant dans leur analyse “la diversité des cépages cultivés” (500 variétés). Mais concrètement, que retenir de cette enquête ? Selon les résultats, toutes les régions viticoles ont été touchées par le changement climatique. En revanche, cela a été fait “de manière inégale entre régions du monde”, révèle l’INRAE.

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Selon l’étude, les vignobles européens ont été les plus touchés par le changement climatique. Dans le détail, les chercheurs ont constaté que “le nombre de jours chauds (c’est-à-dire le nombre de jours où la température maximale sous abri dépasse 35 °C) et les indicateurs tels que les températures maximales pendant la saison de croissance (du débourrement à la récolte) ont été bien plus élevés” sur le vieux continent.

À titre d’exemple, pendant la saison de croissance, les températures maximales journalières ont augmenté d’environ 3°C depuis 1980 en France. En Espagne et en Italie, elles ont grimpé de 2°C environ. En revanche, sur les autres continents, comme aux États-Unis, au Japon ou en Afrique du Sud, la hausse des températures maximales pendant la saison de croissance n’a pas dépassé 1°C.

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La variété des cépages joue un rôle sur la diversité

Par ailleurs, les chercheurs se sont également intéressés aux cépages. Selon cette étude, la diversité génétique entraîne “une diversité de dates de débourrement, de développement et de récolte”. Si, en dehors de l’Europe, cette diversité n’a eu que peu d’impact sur les résultats obtenus, ça n’a pas été le cas sur le continent européen où le nombre de cépages est plus important. 

Cette étude révèle donc que le changement climatique a eu un impact très inégal entre les régions viticoles du monde. Face à cela, les viticulteurs devront se montrer innovants pour adapter leur culture au climat. Est-ce de bon augure pour la France ou la région bordelaise risque de perdre en qualité avec le réchauffement climatique ? Seul le temps nous le dira.