Après le placement en détention provisoire le 21 juillet d'un policier de la Bac de Marseille qui a blessé grièvement au crâne Hedi, la colère a éclaté au sein de la police. 1:47
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Thibaud Hue avec AFP / Crédit photo : ROLAND MACRI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Ce vendredi, alors que des fonctionnaires se mettent en arrêt pour protester contre l'incarcération de leur collègue marseillais, le préfet de police de Paris a annoncé que certaines demandes d'arrêts maladie seraient refusées. En revanche, les fonctionnaires concernés auront la possibilité "d'établir la réalité du motif médical ayant justifié leur absence".

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a annoncé vendredi que certaines demandes d'arrêts maladie seraient refusées, après que des fonctionnaires ont utilisé ce moyen pour protester contre l'incarcération de leur collègue marseillais qui a blessé grièvement à la tête Hedi avec un tir de LBD. Dans une note interne, datée de vendredi et dont l'AFP a eu connaissance, Laurent Nuñez cible "le nombre important et inhabituel d'arrêts maladie sur une courte période" qui "nuit gravement au fonctionnement normal de services (...) et porte atteinte de manière indirecte à la continuité du service public de la sécurité".

Pas de droit de grève

Après le placement en détention provisoire le 21 juillet d'un policier de la Bac de Marseille qui a blessé grièvement au crâne Hedi, 22 ans, en marge des émeutes début juillet, la colère a éclaté au sein de la police. Certains agents se sont mis en arrêt maladie. D'autres ont répondu à l'appel du syndicat Unité SGP Police et se sont mis en "code 562", un jargon policier qui signifie qu'ils n'assument plus que les missions d'urgence et essentielles. La zone Sud ainsi que celle de la préfecture de police de Paris ont été particulièrement impactées.

Dans sa note, Laurent Nuñez rappelle que les fonctionnaires actifs de la police ne disposent pas du droit de grève et que toute "cessation concertée du service ou tout acte collectif d'indiscipline caractérisé peut être sanctionné". Il prévient qu'à compter de ce vendredi, l'administration "est fondée à rejeter une demande de congés maladie aux agents qui lui ont adressé un arrêt de travail au cours de cette période et à procéder, en raison de l'absence de service fait, aux retenues sur salaires afférentes".

Le préfet de police ajoute que les fonctionnaires concernés par ces refus auront la possibilité "d'établir la réalité du motif médical ayant justifié leur absence". Lundi dernier, dans la zone de la préfecture de police de Paris (la capitale et sa petite couronne), les arrêts maladie ont enregistré une diminution "jusqu'à 40%" par rapport à lundi dernier, selon une source policière. Aucune donnée chiffrée n'a été donnée officiellement sur ces arrêts maladie.