Climat : le Haut conseil doit être "indépendant" et "prospectif"

Les futurs membres du Haut conseil veulent aider la France à respecter ses engagements contre le réchauffement. Image d'illustration.
Les futurs membres du Haut conseil veulent aider la France à respecter ses engagements contre le réchauffement. Image d'illustration. © AFP
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avec AFP
Emmanuel Macron doit présenter mardi un Haut conseil sur le climat, qui comportera 13 membres, dont des climatologues et des économistes. 

Plusieurs membres du futur Haut conseil sur le climat interrogés lundi ont plaidé en faveur d'une instance "indépendante" tournée vers l'avenir pour aider la France à respecter ses engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Ce Haut conseil que doit présenter Emmanuel Macron mardi doit comporter 13 membres, des climatologues Valérie Masson-Delmotte et Corinne Le Quere aux économistes Pierre Larrouturou et Alain Grandjean, en passant par le directeur de l'ONG WWF-France Pascal Canfin ou le directeur scientifique de l'INRA Jean-François Soussana, selon l'Élysée.

"Pas une réponse de dialogue social" face aux "gilets jaunes". Si plusieurs membres ont indiqué n'avoir pas à ce stade une définition précise de leur mandat, ils ont expliqué leurs attentes quant au rôle de cette nouvelle instance. "Il doit avoir un rôle d'expertise indépendante, technique, économique" et "répondre à cette question : est-ce que la France est dans les clous pour respecter l'accord de Paris, globalement et par secteur, et si ce n'est pas le cas, qu'est-ce qu'il faut faire", a déclaré Laurence Tubiana, ex-négociatrice pour la France lors de la COP21 qui a adopté l'accord de Paris sur le climat en 2015.

L'économiste, qui plaide depuis des années pour un conseil de ce type, a en revanche insisté sur le fait que ce Haut conseil n'était "pas une réponse de dialogue social" face à la crise des "gilets jaunes", souhaitant éviter toute "confusion".  

Le Haut comité a malgré tout "vocation" à se pencher "sur tous les aspects de la transition écologique : économiques, budgétaires, sociaux, professionnels, emplois, territoriaux", a estimé Michel Colombier, directeur scientifique de l'IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales), plaidant lui aussi pour un "regard indépendant".

"On ne pourra pas simplement émettre un avis rétrospectif" sur les politiques. "L'analyse de la dimension sociale peut faire partie (de la mission), je suis très attachée à la notion de transition juste", a également déclaré Valérie Masson-Delmotte, notant que le fonctionnement du conseil était "à l'état d'ébauche".

"On ne pourra pas simplement émettre un avis rétrospectif" sur les politiques en place, a de son côté noté Benoît Leguet, directeur général d'I4CE (Institude for Climate Economics).

"L'enjeu est d'arriver zéro émission nette (de CO2) à l'horizon 2050. On ne pourra pas faire l'économie d'un peu de prospective : comment y arriver, à la fois en termes de politiques à mettre en oeuvre, de choix de société à opérer, d'investissements à conduire", a-t-il ajouté.