Clémentine a quitté Paris pour vivre près de sa fille : "Je vis très mal cette retraite"

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Léa Beaudufe-Hamelin
À sa retraite, Clémentine s’est installée à la campagne pour vivre près de sa fille. Pourtant, elle souffre de solitude et voit finalement peu sa fille qui habite à deux pas de chez elle. Clémentine se livre à Olivier Delacroix, sur "La Libre antenne", au sujet de sa relation avec sa fille.
TÉMOIGNAGE

Clémentine est retraitée. Elle a quitté Paris pour venir s’installer près de sa fille qui vit à la campagne. Clémentine raconte que sa fille a même insisté pour qu’elle achète une maison à deux pas de la sienne. Toutefois, Clémentine souffre de solitude et voit finalement peu sa fille. Elle a passé les fêtes de fin d’année seule plusieurs fois. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Clémentine se confie à Olivier Delacroix au sujet de sa relation avec sa fille.

"J’ai une fille qui a 44 ans. Elle a un mari. Ils forment une belle famille. J’ai une petite-fille. Ils habitent à trois maisons de chez moi. J’ai 67 ans, je suis retraitée. J’étais Parisienne et je suis venue vivre en province. C’est la campagne, ça change radicalement de la vie parisienne. Je cherchais toujours le calme, mais je vis très mal cette retraite. Je m’ennuie. Ce qui me manque le plus, ce sont les relations sociales, amoureuses, affectives, la vie, rire, partager. Ici, je passe des journées entières sans voir personne.

Ma fille n’a jamais été respectueuse. J’ai passé beaucoup de Noëls toute seule. Je suis quelqu’un de cérébral. J’ai essayé d’analyser ce que j’ai pu faire, ce qui s’est passé. Quand ma petite-fille est née, je venais de Paris pour m’en occuper, et puis je ne sais pas ce qui s’est passé. J’ai l’impression que ça s’est fait petit à petit. Ma fille est une personne charmante, mais très directive. Elle a tendance à gérer la façon dont je vis et appréhende les choses.

" Elle a insisté pour que je vienne habiter près d’elle "

Le père de ma fille n’est pas son père biologique. Il est décédé il y a trois ans. C’était un homme formidable. Nous sommes restés ensemble dix ans. J’ai divorcé quand ma fille avait trois ans. On est restés très proches. Lorsque son père était à la retraite, il est venu s’installer à quelques kilomètres d’ici. Il ne s’était jamais occupé de ma fille. Il m’aidait financièrement. Depuis ses trois ans, j’ai élevé ma fille toute seule. Lorsqu’il s’est installé, c’était le dieu.

Lorsque je suis venue habiter ici, j’ai acheté une maison tout près d’elle, très chère par rapport au prix du marché. Lorsque j’ai visité cette maison, je lui ai dit que c’était beaucoup trop cher. Elle a énormément insisté pour que je vienne habiter près d’elle. J’ai fait un choix. J’ai beaucoup travaillé dans cette maison et dans le jardin qui fait 1700 m2. Ils ne m’ont jamais donné un coup de main. Depuis le début, je n’ai jamais fait intrusion dans leur vie. J’ai toujours été respectueuse de leur famille.

 

Noël dernier, mes enfants devaient partir. Ma fille m’appelle le premier de l’an et me dit qu’ils ne sont pas partis. La veille, ils s’étaient commandé un plateau de fruits de mer. Il y a pire. Le premier jour du confinement, j’étais invitée chez mes voisins. Ma fille est arrivée en furie disant : "Tu n’en as rien à foutre du confinement ". Elle s’est approchée de moi malgré les distances. Elle m’a postillonné au visage et a dit : "Si tu as le coronavirus, tu sauras d’où ça vient".

J’ai une amie très proche qui habite à une trentaine de kilomètres, dans une sous-préfecture. J’ai pour projet de vendre ma maison dès que j’aurai fini de la payer, dans un an et demi. Je louerai une petite-maison pour me rapprocher de la ville. Avec mon amie qui est comme une sœur, nous avons les mêmes goûts. C’est ma fille, je serai toujours là pour elle, mais je pense que c’est une personne extrêmement égoïste. C’est quand même un gros gâchis."