Le chocolatier et sculpteur Patrick Roger était samedi l'invité de la matinale d'Europe 1. 4:35
  • Copié
Europe 1 , modifié à
Invité samedi d'Europe Matin, le chocolatier Patrick Roger a critiqué le dispositif de chômage partiel. Bien que l'année 2020 ait couté à ce célèbre artisan presqu'un tiers de son chiffre d'affaires habituel, il estime que les travailleurs dont l'activité est en baisse ne devraient pas toucher la même somme que les autres.
INTERVIEW

Comme pour de nombreux restaurateurs et professionnels de la gastronomie, son année 2021 sera une "annus horribilis". Invité dimanche de la matinale d'Europe 1, le célèbre chocolatier Patrick Roger a indiqué avoir perdu sur un an 30% de son chiffre d'affaires. "Ce qui s'est confirmé par une baisse de 27% de l'achat de chocolat", ajoute-t-il. "C'est extrêmement dur", confie cet artisan. "Je suis positif, j'y crois toujours", mais "tu peux avoir une grande gueule et, finalement, t'écrouler". Ainsi, il avoue à demi-mot redouter le moment qui suivra la crise, lorsque les aides mises en place par le gouvernement finiront par être coupées. "On ne sait pas comment on va rembourser le prêt garanti par l'Etat", lâche-t-il.

Pour autant, le chocolatier n'a pas hésité à critiquer l'un des principaux dispositifs de la stratégie du "quoi qu'il en coûte" mise en place par le gouvernement, à savoir le chômage partiel. "En chômage partiel, les gens gagnent autant que ceux qui travaillent. il y a un souci réel", pointe-t-il. "Pour moi, c'est l'un des principaux problèmes de la France. Il faudrait diviser ce que l'on touche", explique encore Patrick Roger. Avant d'ajouter : "Aujourd'hui, on est en train de fabriquer des travailleurs pauvres."

Surtout, le chocolatier, également connu pour ses sculptures en cacao, se dit particulièrement touché par l'interdiction faites aux travailleurs d'exercer leur métier, en raison du contexte sanitaire. "Ça m'a fait pleurer plusieurs fois, pourtant je suis un dur à cuir", glisse-t-il. "On fait travailler 50 à 60 personnes, et 150 fournisseurs, ce qui veut dire 200 familles. Ne pas les laisser travailler, c'est un sujet", estime Patrick Roger.