Châteauroux : le maire conseille d'éviter les urgences de la ville, le personnel s'indigne

© GUILLAUME SOUVANT / AFP
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Yanis Darras , modifié à
Face à la situation dégradée du centre hospitalier de Châteauroux, le maire de la ville a écrit une lettre à l'ARS locale pour demander de l'aide. Dans sa missive, l'édile explique conseiller désormais au public de se rendre dans d'autres villes pour se soigner. Des propos qui ont provoqué la colère du personnel de l'hôpital de la préfecture de l'Indre.

L'hôpital public continue d'appeler à l'aide. Mais à Châteauroux, la déstresse du personnel hospitalier a laissé place à la colère. Face aux alertes du personnel mais aussi des patients, le maire de la préfecture de l'Indre a décidé d'écrire une lettre enflammée à l'ARS. Dans sa missive, Gil Avérous s'indigne des temps d'attente des Castelroussins pour se faire soigner et assure désormais conseillers à ses concitoyens d'aller se faire soigner ailleurs, notamment à Limoges. 

Une lettre qui provoque l'indignation

Des propos qui choquent les syndicats du centre hospitalier de Châteauroux. Questionnée par nos confrères de France Bleu, Karine Jouhanneau, représentante syndicale, estime qu'"inviter les patients à se faire soigner sur Limoges, ce n'est pas possible". Certains de ses collègues alertent même sur le risque de "pertes de chances", en cas de déplacement ailleurs qu'à l'hôpital le plus proche de chez soi. 

Le personnel soignant n'hésite pas également à pointer du doigt la responsabilité du maire de la ville, également président du conseil de surveillance de CH de Châteauroux, assurant alerter depuis des années sur les difficultés de l'établissement. Mais il semblerait que la lettre de Gil Avérous ait été bien reçue par l'ARS. Après une visite des membres de l'agence le 11 mars dernier, plusieurs mesures ont été mises en place pour assurer un meilleur accueil du public. 

Électrochoc 

Le parcours des patients a été fluidifié, notamment avec la mise en place "d'une salle de sortie pour les gens qui ne restent pas à l'hôpital où ils auront du café, du thé pour attendre que leur famille ou leur taxi viennent les chercher", détaille le docteur Hira, chef du service réanimation. Une infirmière d'orientation et d'accueil reçoit désormais les patients, tandis qu'en cas de forte affluence, il sera possible d'appeler des renforts. 

Interrogé sur BFM TV, Gil Avérous dit ne pas "regretter du tout d'avoir mis les pieds dans le plat en prenant des termes durs et forts", résume-t-il.