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Gauthier Delomez (propos recueillis par Martin Lange) / Crédits photo : Stephane Mouchmouche / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
À quelques mois des JO, le comité olympique de Paris 2024 a annulé des centaines de réservations de chambres d'hôtel à Châteauroux la semaine dernière. Un acte qui scandalise les professionnels de l'hôtellerie sur place, à l'image du gérant d'un établissement situé dans le centre de la ville et qu'Europe 1 a pu contacter.

La pilule est dure à avaler pour les hôteliers de Châteauroux. Alors que la ville accueille les épreuves de tir des prochains JO, le comité olympique a libéré la semaine dernière la très grande majorité de ses centaines de chambres réservées jusque-là, et sans compensation financière, à moins d'un an de la grand messe sportive. De quoi mettre vent debout ces professionnels, à l'image de Régis Tellier, le gérant de L'Élysée Hôtel.

"J'avais 16 chambres réservées sur toute la période (des Jeux), et là, je me retrouve avec zéro chambre réservée. Ça fait 656 nuitées annulées", souffle-t-il au micro d'Europe 1.

Le gérant estime la perte à 65.000 euros, "mais ce n'est pas vraiment un manque à gagner puisque j'ose espérer qu'on va quand même relouer nos chambres d'ici là", avance le patron de cet établissement, situé dans le centre de la ville.

Des travaux engagés pour rien

Régis Tellier indique qu'en raison de ces réservations en masse, il a dû refuser des clients avant qu'elles ne soient annulées. "Depuis le temps que l'on parle des JO en France et chez nous à Châteauroux, on a refusé du monde pour cette période. Là, on va avoir l'air malin de les rappeler en leur disant qu'on a de la place", souligne-t-il, critiquant "une méthode un peu cavalière et brutale" de la part du comité.

Le gérant dit avoir contacté "aussitôt" le service de Paris 2024 par mail. "On m'a répondu : 'Nous dépendons des besoins des clients, et les besoins étaient moins importants que prévu à Châteauroux'. Ce n'est pas un problème de prix...", relate Régis Tellier, "agacé".

"On nous a fait miroiter des tas de choses. On a travaillé pour ça, on a fait des efforts dans notre établissement. On nous a quasiment persécutés pour les mises aux normes de sécurité, on nous a mis la pression. Des collègues ont engagé des tas de travaux, et en fait, ce n'est pas justifié", regrette ce patron d'hôtel.