Changer de prénom "pour revenir à soi-même"

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A.D
Sur Europe 1, le sociologue Baptiste Coulmont décrypte pourquoi certains d'entre nous choisissent de changer de prénom, une procédure qui devrait bientôt être facilitée.

Aujourd'hui, environ 3.000 demandes de changement de prénom sont déposées chaque année en France. Souvent, c'est "pour revenir à soi-même" que certains entament cette procédure, souligne sur Europe 1 Baptiste Coulmont, sociologue, invité dans A votre service. "C’est en tout cas ce que les juges ont pris en considération depuis l’instauration d’une possibilité de changer de prénom vers la fin des années 1950", précise-t-il.

3.000 demandes par an. "Les gens qui cherchent à changer de prénom mettent en avant l’argument que le prénom qu’ils n’aiment pas ne reflète pas leur personne", ajoute le sociologue, auteur de plusieurs livres sur le sujet dont Changer de prénom, de l’identité à l’authenticité. Le taux d’acceptation par les juges est supérieur à 90%. Certains veulent franciser leur prénom ou au contraire revenir vers leurs origines, ou encore rendre officiel leur prénom d'usage. Jusqu'à maintenant, mettre en avant le "simple" caractère ridicule du prénom n'était a priori pas suffisant devant les juges. Il est plus judicieux selon Baptiste Coulmont d'appuyer sa demande en montrant que "depuis longtemps, on utilise un autre prénom et que l’on peut le prouver par le biais de cartes postales, d’abonnements, de témoignages d’amis, de la famille, d’employeurs."

Simple démarche à la mairie. Mais la règle va changer. Le projet de loi de modernisation de la justice du XXIe siècle est en discussion à l’Assemblée nationale et devrait conduire à une procédure beaucoup plus simple. Sur Europe 1, Sophie Houdelinckx, avocate, spécialisée en droit de la famille et des personnes l'explique : "Il faudra simplement se rendre à la mairie de son lieu de naissance ou de son domicile et de faire une déclaration de changement de prénom. Aucune justification n’est à apporter. Une procédure facile, mais qui comporte un garde-fou : l’officier d’état civil, soit le maire ou un agent communal, devra apprécier l’intérêt légitime du changement de prénom et pourra, en cas de doute, faire appel au procureur de la République qui lui-même saisira le juge aux affaires familiales.