braille 1:28
  • Copié
Yasmina Kattou, édité par Laura Laplaud , modifié à
Un malvoyant sur deux a déjà renoncé à partir en vacances à cause de son handicap. Pour cause, 70% d'entre eux rencontrent des problèmes pour réserver en ligne et déclarent être restreints dans leur choix de destination. Que ce soit le choix de l'hôtel ou les activités à faire sur place, tout devient compliqué pour un déficient visuel souhaitant partir en vacances.

En France, il y a environ deux millions de malvoyants, selon les chiffres de la Fédération des chiens d'aveugles. 70% des déficients visuels rencontrent des problèmes pour réserver en ligne et déclarent être restreints dans le choix de la destination en raison des problèmes de mobilité qu’ils pourraient avoir sur place, selon une enquête de la Fédération française des associations de chiens guides d'aveugles.

Partir sur un coup de tête ? Impossible

Faire sa valise et partir sur un coup de tête avec des amis, ce n'est plus possible pour Pierre-Marie. Il a perdu la vue il y a dix ans et avec sa compagne, elle aussi malvoyante, ils se sont résignés à partir en vacances. "Ça fait trois ans que j'aimerais bien partir en vacances, mais je ne peux pas. On voudrait aller à Florence, en Italie", raconte-t-il. "J'essaie d'avoir une assistance sur place, car quand on ne voit pas, se promener dans une ville qu'on ne connaît pas, c'est quand même compliqué."

"À la fin du mois, on va chez mes parents, donc on reste dans le cocon familial. On ne peut pas totalement faire des vacances autonomes", regrette-t-il.

Voyage organisé

Pour partir en couple, Karine a choisi le voyage organisé. Mais avant de sillonner les sentiers de randonnée avec son guide, il faut passer par l'étape réservation. "Il y a des choses qui ne vont pas être forcément accessibles. Quand on réserve des billets d'avion, on va utiliser internet. On a un calendrier pour sélectionner ses dates de départ et d'arrivée. C'est une véritable galère", explique-t-elle. "Dans les gares et les aéroports, c'est tellement grand que pour trouver pile poil l'emplacement des escaliers, il faut demander de l'aide. On n'a pas le choix."

Karine aimerait plus d'alertes sonores et de signalisation en braille dans les gares et les aéroports pour ne plus dépendre entièrement des passants à chaque départ en vacances.