"C'est une forme de violence" : les blocages d'Extinction Rebellion divisent les Parisiens

Les militants ont occupé une partie de la rue de Rivoli. 1:08
  • Copié
Pierre Herbulot, édité par Antoine Terrel , modifié à
Jeudi, les militants du mouvement écologiste Extinction Rebellion ont occupé, pour la quatrième journée consécutive, un pont parisien et la place du Châtelet, ainsi qu'une partie de la rue de Rivoli. 
REPORTAGE

Pour la quatrième journée consécutive, les militants du mouvement écologiste Extinction Rebellion ont occupé un pont parisien ainsi que la place du Châtelet, avant de s'installer sur la chaussée de la rue de Rivoli. Des actions de désobéissance civile que ces militants estiment plus efficaces que les manifestations traditionnelles, mais qui divisent les Parisiens. "C'est une forme de violence", regrette un passant au micro d'Europe 1. 

"Ce type de mouvement dessert la cause qu'elle est censée servir", regrette Bernard en secouant la tête, devant les tentes qui bordent la fontaine de la place du Châtelet. Selon ce jeune retraité, pourtant sensible au changement climatique, "tout le monde s'arroge le droit de bloquer la société. On dénie les droits fondamentaux de pouvoir se déplacer d'un endroit à un autre. C'est une forme de violence". 

"C'est sûr que ça va embêter des gens, mais tant mieux"

Elle aussi écologiste de conviction, Charlotte a troqué sa voiture pour un vélo et a réduit sa consommation de viande. Mais comme Bernard, elle désapprouve  la méthode, et est allé le dire aux manifestants sur le pont bloqué. "On est absolument d'accord sur le fond, mais je ne suis pas d'accord sur la manière de procéder", explique-t-elle à Europe 1. "Je ne crois pas qu'en menant des actions comme ça, vous trouviez beaucoup d'adeptes". 

Pourtant, un peu plus loin, deux Parisiens se sont laissé convaincre. "C'est impératif, nécessaire, sinon on va crever", estime l'un d'eux, tandis que l'autre s'interroge à autre voix. "J'étais en train de me dire : 'Est ce que ma place ne devrait pas être d'arrêter de travailler et de venir les supporter?'". Et d'ajouter : "On est au centre de Paris, c'est sûr que ça va embêter des gens, les touristes se demandent peut-être ce qu'il se passe, mais tant mieux".