«C'est une catastrophe pour les entreprises» : les patrons français fatigués par l'instabilité politique
Entre journée de mobilisation et instabilité politique chronique depuis un an et demi, les patrons français s'inquiètent d'une crise aux conséquences multiples sur les investissements et l'emploi. Pour certains, il est nécessaire que le futur chef du gouvernement "renverse la table", à l'instar d'autres dirigeants internationaux.
La journée de mobilisation nationale prévue ce mercredi 10 septembre, couplée à la chute du gouvernement Bayrou, ulcère les patrons français. L'atmosphère ambiante n'est bonne ni pour les affaires, les carnets de commande ou les investissements, pas plus que pour les embauches. Ces derniers souhaitent donc au plus vite sortir de la crise.
L'exemple de Mileï ou de Trump
"C'est une pierre de plus sur un édifice qui s'écroule. Et c'est une catastrophe pour les entreprises. C'est une nouvelle incertitude sur les patrons, sur la gestion des entreprises qui ne va avoir qu'une seule conséquence : la baisse de l'activité par la prudence des chefs d'entreprises. Donc ça veut dire un coup de frein sur les investissements et sur les emplois", alerte Philippe Malaval, président de Vassel Graphique, une imprimerie qui emploie 80 salariés.
"La France est comme bloquée, vitrifiée. Ce qui fait que nos entreprises adhérentes ont levé le stylo, ont cessé d'embaucher, d'investir", confirme Franck Morize, président de la Confédération des PME du Rhône.
Philippe Malaval estime ainsi qu'"il faut renverser la table, sinon rien ne bougera. On voit que dans un certain nombre de pays, des chefs de gouvernement ont effectivement renversé la table. On parle de Mileï en Argentine, Trump aux Etats-Unis, on parle de gens comme ça. Et c'est malheureux à dire, mais aujourd'hui c'est eux qui ont les cartes en main", avant d'ajouter qu'ils ont su faire fi de "toute la bien-pensance technocratique de nos organisations" pour obtenir des résultats.
En attendant, les patrons français vont vivre fébrilement la journée de blocage de ce mercredi, en espérant le moins de débordements possibles.